Dupuis (Jocelyn)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Dupuis (Jocelyn). (H)

Directeur général de la FTQ-Construction.1997-2008).
Dupuis démissionne de son poste de directeur général à la suite d'une dénonciation de ses demandes de remboursement de dépenses.
Le 5 mars 2009, le journal La Presse révèle que la Sûreté du Québec-SQ, qui enquêtait sur le blanchiment d'argent, a découvert que Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-Construction, entretenait des relations d'affaires avec Normand «Casper» Ouimet, l'un des leaders du chapitre de Trois-Rivières du gang des Hells-Angels, et Raynald Desjardins ; Jocelyn Dupuis et Raynald Desjardins, auraient été associés avec Domenico Arcuri dans une entreprise de décontamination appelée Carboneutre ; mis au courant qu'un mandat est émis contrelui alors qu'il est en vacances en Floride, Dupuis se rend à la police au poste de douanes de Lacolle le 24 mars 2010, il est accusé de fraude de fabrication de 208 faux documents pour se faire rembourser des frais de restaurant et d'incitation à commettre une infraction (fabriquer une fausse facture de 11 300 $ pour l'installation de fenêtres et portes neuves chez le nouveau président de la FTQ, Yves Mercure ; ce dernier stratagème ne s'est cependant pas concrétisé).
Le 1er mars 2012, à la suite de son enquête préliminaire à Montréal, Dupuis est envoyé à son procès.
Le fondateur de Carboneutre est l'ingénieur Benoît Ringuette qui a mis en place un nouveau procédé de décontamination des sols. Sans le sou, il aurait fait appel à l'homme d'affaires Yves Thériault qui devient son partenaire dans l'aventure et qui est chargé de trouver les fonds nécessaires à l'exploitation de l'entreprise ; les investisseurs ne se bousculent pas à la porte ; Carboneutre qui a acheté un terrain sur la Place Marien, accumule les dettes ; en novembre 2006, Ringuette confie les rênes de l'entreprise à Thériault et devient un salarié de Carboneutre ; Carboneutre perd son certificat d'autorisation du ministère de l'Environnement et les créanciers enregistrent des hypothèques sur l'usine et le terrain.
Le 1er février 2008, Domenico Arcuri de Contruction Mirabeau prend la responsabilité des dettes de Carboneutre ; en contrepartie, Ringuette et Thériault lui confient la gestion de l'entreprise et l'usage de la nouvelle technologie ; c'est par la suite que Ringuette découvre que Raynald Desjardins est associé à l'entreprise.
Dupuis est accusé de fraude, de fabrication et d'utilisation de faux documents ; la direction des poursuites criminelles et pénales-DPCP lui reproche d'avoir gonflé des factures et d'en avoir fabriquées pendant la dernière année où il a été en poste à la FTQ-Construction. Il aurait réclamé environ 225 000 $ en frais de restaurant pendant les 11 mois. L'analyse des factures et paiements qui ont pu être retrouvés révèle un excédent de 63 279,02 $. Selon le secrétaire de la FTQ-Construction, c'était connu et accepté parce que c'était la structure adoptée par l'exécutif ; la FTQ-Construction croit que Monsieur Dupuis redistribuait l'argent perçu en trop en cash pour aider les sections locales, payer les dépenses de ceux qui venaient participer à des manifestations ou assurer la sécurité lors d'événements spéciaux ou d'affrontements (acheter des 2x4 pour tenir les pancartes et dissuader les personnes mal intentionnée lors d'affrontements).
En 2010, la FTQ-Construction dirigée par Yves Ouellet a abandonné les poursuites civiles contre Dupuis.
Le 26 septembre 2014, le juge Denis Lavergne reconnaît Dupuis coupable de fraude et fabrication de faux documents et usage de faux entre décembre 2007 et novembre 2008 ; le juge éprouve de la difficulté à établir une sanction alors qu'il n'y a pas de victime déclarée ; non seulement le syndicat n'a jamais porté plainte contre lui, mais il l'a au contraire soutenu, affirmant que l'argent que Dupuis avait touché, grâce à de faux reçus qu'il fabriquait lui-même et à des notes de frais illégalement gonflées, était destiné à des activités syndicales, bien que Dupuis n'ait jamais été en mesure de le prouver.
Le 30 janvier 2015, le juge Lavergne condamne Dupuis à 12 mois de prison ; sitôt menotté et conduit à la prison de Bordeaux, Dupuis est libéré le même jour lorsque son avocat demande à la Cour d'appel d'annuler le verdict de culpabilité et de libérer son client. Nota : la durée des procédure en appel pourrait être plus longue que la durée de la peine de 12 mois imposée ; voilà pourquoi, la Cour d'appel a ordonné sa libération pour la suite des procédures.
Le 2 décembre 2016, la Cour d'appel refuse d'entendre la cause de Dupuis qui doit dès lors se présenter au pénitencier pur y purger sa sentence, mais Dupuis s'adresse à la Cour suprême du Canada pour qu'elle annule sa condamnation.
Le 8 mars 2017, la Cour suprême refuse de l'entendre et il a l'obligation définitive de se présenter au pénitencier pour y purger sa sentence.

  • Publications -


Syndicaliste ou voyous (Jocelyn Dupuis et Richard Goyette, 2013)

(Sources : La Presse, 27 septembre 2014, page A20, La Presse, 31 janvier 2015, page A14 ; The Gazette, 3 décembre 2016, page A12)

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