Irlandais du Québec (ethnie)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Éphémérides -


1661 Tadhg Cornelius O'Brennan est le premier Irlandais qui débarque à Montréal. Son nom gaélique est transformé Tec Aubry ce qui en fait l'ancêtre officiel de tous les Aubry du Québec.
1765
(17 mars 1765) Première célébration de la Saint Patrick au Canada par les soldats irlandais en garnison à Québec.
1800
L'Irlande compte 5 millions d'habitants.
1804 De nombreux immigrants irlandais s'installent sur l'île de Montréal dans le quartier qui prendra le nom de Griffintown.
1815-1870
Un grand nombre d'Irlandais émigrent vers le Canada ; plusieurs d'entre eux s'établissent à Stoneham, Tewkesbury, Valcartier, Saint-Colomban, Saint-Édouard-de-Frampton et Sainte-Agathe de Lotbinière.
1822
Une grande famine qui sévit en Irlande provoque une vague d'émigration vers le Canada.
1824
(17 mars 1824) Première parade de la St. Patrick célébrée dans le quartier Griffintown de Montréal par les Montréalais d'origine irlandaise.
1832
La ville de Québec est habitée par 32 000 habitants dont 8 000 sont d'origine irlandaise ; construction de l'église St. Patrick à Québec.
1832-1847 Près d'un million d'Irlandais débarquent au Canada via les ports de Québec et de Montréal.
1834
(17 mars) Fondation de la Saint Patrick Society par les Irlandais établis à Montréal.
1836
Établissement d'une colonie d'Irlandais et d'Écossais à Saint-Colomban (près de Saint-Jérôme), dans les Laurentides .
1840
L'Irlande compte 8 millions d'âmes.
1844
Arrivée de 17 000 immigrants irlandais au Canada ; la population d'origine irlandaise du Québec est établie à 40 000.
1845-1852
En Europe, la moitié des semences de pommes de terre est détruite par le Phytophtera Infestans ou mildiou entraînant la Grande famine d'Irlande, d'Angleterre et de France ; fuyant la famine, des milliers d'Irlandais émigrent au Canada. Plusieurs Irlandais auraient préféré s'établir dans les communautés bien établies de New York et Boston, mais ces États avaient imposé des règles strictes et des tarifs très élevés aux étrangers voulant venir vivre chez eux ; pauvres et parfois expulsés de leurs terres par les lords qui craignaient de ne pas recevoir leur rente, ces Irlandais devaient se contenter de venir dans la colonie britannique du Canada qui les accueillait plus facilement ; ils servaient de lest dans des navires vides de commerçants de bois britanniques qui venaient chercher leur bois au Canada ; la durée de la traversée était d'environ 45 jours ; parfois, plus de 400 d'entre eux étaient entassés dans les cales de chaque navire.
1846
La totalité des semences de pommes de terre est détruite par le Phytophtra Infestans ou le mildiou. C'est la Grande Famine en Irlande ; fuyant cette famine, 40 000 Irlandais émigrent au Canada.
1847
(17 mars 1847) Bénédiction de l'église St. Patrick à Montréal par Mgr Jean-Charles Prince, évêque de Montréal ; l'église ne pouvait pas être consacrée parce que son coût avait entraîné une dette importante envers les sulpiciens et que pour être consacrée, une église devait être libre de toute dette.
(8 mai au 23 octobre 1847) Ce qu'il est convenu d'appeler La Grande Famine survient en Irlande ; 107 000 Irlandais partent d'Irlande vers le Canada ; 442 voiliers, insalubres et impropres au transport des humains, partent de Liverpool (Angleterre), de Cork (Irlande) et de Sligo ou Sligeach (Irlande) avec des émigrants irlandais ; avant d'arriver à Québec, le typhus en tue 4 429 en mer, 1 190 sur les bateaux en quarantaine en face de la Grosse-Île, et 3 501 dans les baraques servant d'hôpital à la Grosse-Ile ; 1 041 de ces passagers meurent de la même maladie à l'hôpital de la Marine et des Émigrants de Québec, 3 579 meurent dans les hangars qui servent d'hôpital à Pointe-Saint-Charles à Montréal, 863 à l'hôpital des Immigrants de Toronto, et 3 048 dans les autres villes du Canada.
Le 13 avril 1847, le navire Scotland, part de Cork ; il arrive à Grosse-Ile le 8 juin 1847 ; 60 de ses passagers sont morts en mer, 34 meurent sur le navire amarré en quarantaine et 72 autres décèdent à l'hôpital de l'île de la Quarantaine ;
Le 19 juin 1847, le navire Avon, part de Cork avec 552 passagers ; il arrive à l'île de la Quarantaine le 26 juillet 1847 après en avoir perdu 137 au cours du voyage ;
le navire Lord Ashburton, part de Liverpool le 13 septembre 1847 avec 491 passagers; il accoste à l'île de la Quarantaine le 1er novembre 1847 après avoir perdu 107 passagers au cours de sa traversée de l'Atlantique.
en 1848, 24 000 Irlandais immigrent au Canada.
en 1849, 33 000 Irlandais immigrent au Canada.
Débordées, les autorités de Québec permettent aux navires dont les passagers semblent en santé de se rendre à Montréal ; affamés et malades à leur arrivée ces immigrants meurent dans les rues et sur les quais et demandent de l'eau sur les parvis des églises ; craignant la propagation de la maladie, les autorités de Montréal construisent trois hangars de bois de 150 pieds de longueur par 50 pieds de largeurs, appelés fever sheds à la Pointe-du-Moulin, près de l'endroit où aboutit le pont Victoria à Pointe-Saint-Charles ; les malades et les mourants étaient couchés côte à côte à 3 par lit ; des centaines d'orphelins erraient dans les rues de Montréal ; on a construit 22 hangars de bois ; ces hangars étaient gardés par les militaires qui devaient empêcher les malades de sortir. Les morts étaient inhumés dans des fosses communes.
Près de 1 500 orphelins irlandais ont été adoptés dont 1 500 par des familles québécoises d'origines irlandaises et 1 000 par des familles québécoises d'origines françaises.
En 2016, on estime à 30 % la proportion des Québécois qui auraient du sang irlandais dans les veines.
1850
L'Irlande ne compte plus que 6 millions d'âmes.
1859 Lors de la construction du pont Victoria, une grosse pierre noire est intallée près de l'entrée du pont sur l'île de Montréal à la mémoire d'environ 6 000 Irlandais morts du typhus à Montréal en 1847.
1903
La dette étant totalement remboursée aux sulpiciens, ceux-ci remettent l'église St. Patrick au conseil de la fabrique.
1906
Consécration de l'église St. Patrick de Montréal par Mgr Paul Bruchésy, évêque de Montréal.
1909
Une croix celtique est installée sur la pointe la plus élevée de l'île de la Quarantaine (Grosse-Île) par l'Ancient Order of Hibernians in Canada, une organisation fondée au XVIe siècle pour la préservation de l'histoire Irlandaise et protéger la religion catholique.
1997
Inauguration du Mémorial des Irlandais sur la Grosse-Île pour commémorer le 150e anniversaire du drame vécu en 1847 par les immigrants de cette origine.
2006
Selon le recensement canadien, il y a 406 000 Québécois de descendance irlandaise dont 161 000 à Montréal.
2013
Selon Jane McGaughey, professeure à l'École des études canado-irlandaises de la Concordia University, les Québécois ayant du sang irlandais dans les veines forment 30 % de la population du Québec.
2014
(24 juin 2014) Un groupe appelé Montreal Irish Memorial Park Foundation est formé dans le but de convaincre tous les niveaux de gouvernement de soutenir la construction d'un vaste espace culturel vert dans les alentours immédiats de la Black Stone à l'extrémité nord du pont Victoria afin d'honorer les Irlandais qui sont morts victimes du typhus et ceux qui ont secourus et adoptés leurs orphelins.
2016 Le recensement révèle que 4,6 millions de canadiens sont d'origine irlandaise au Canada dont 446 215 au Québec et 239 460 sur l'île de Montréal.
2017 (16 mai 2017) La compagnie de la Couronne fédérale Canada Land Corp annonce qu'elle a vendu à Hydro-Québec le terrain situé à l'angle des rues Bridge et des Irlandais que la communauté d'origine irlandaise (Ancient Ordrer of Hibernians et Montreal Irish Monument Park Foundation) convoitait pour l'aménagement d'un parc commémoratif dédié au souvenir des immigrants Irlandais morts du typhus près de cet endroit à la suite de leur émigration d'Irlande causée par la grande famine de 1847. Hydro-Québec veut y aménager une sous-station électrique rendue nécessaire pour l'alimentation en électricité du Réseau électrique métropolitain-REM projeté par la Caisse de Dépot et Placement du Québec-CDPQ. Le site était originellement situé plus près du fleuve, mais le remplissage de l'espace au-delà du site a eu comme effet de l'éloigner du fleuve. Une clause du contrat de vente par Canada Land à Hydro-Québec oblige cette dernière à ériger près de la sous-station un memorial en l'honneur des victimes irlandaises du typhus. (The Gazette, 19 mai 2017, pages A1 et A2).
2019
(Janvier 2019) Les représentants du Réseau Express Métropolitain-REM rencontrent la communauté irlandaise et s'engagent à effectuer les travaux en causant le moins se dérangement possible sur le site.
(Juin 2019) Une cérémonie religieuse de commémoration est tenue sur le site de l'ancien cimetière des irlandais.
2019 (7 novembre 2019) Les dirigeants de la communauté irlandaise de Montréal protestent lorsque Madame Valérie Plante, la maire de Montréal, révèle qu'elle propose de nommer Station Bernard-Landry l'arrêt du Réseau Express métropolitain-REM dans le quartier Griffintown. L'organisation irlandaise de Griffintown demande depuis une dizaine d'années de créer un parc souvenir afin d'honorer les centaines de réfugiés irlandais débarqués sur les quais du port de Montréal de bateaux qui les avaient transportés alors qu'ils fuyaient la famine sévissant en Irlande à cause de la maladie de la Patate. La communauté irlandaise serait heureuse de voir le parc baptisé St. Patrick ou Des Irlandais ou le parc John-Easton Mills, qui fut maire de Montréal en 1847. Selon Foe Niemi, président du groupe de pression PellanCentre for Research-Action on Race Relations, le nom de ce parc devrait plutôt être un nom irlandais à cause des liens de cette communauté avec les environs. Dans un communiqué, Madame Plante indique que sa décision est ferme et que son intention est d'honorer l'ancien Premier ministre du Québec qui a beaucoup fait pour la métropole du Québec dont le développement de la Cité du Multimédia située près du quartier Griffintown.

Personnes nées en Irlande et citées dans la MDQ :

Alleyn, Charles Joseph
Alleyn, Richard
Anglin, Timothy
Aubry, Thècle
Barrett, Mathew
Barry, Dennis
Bellingham, Sydney Robert
Bowen, Edward
Brown, George
Burke, Michèle
Caldwell, Henry
Carleton, Guy
Carleton, Thomas
Cayley, Michael
Clandinneng, William C.
Daly, Dominick
Doherty, Marcus
Donohue, Timothy
Drummond, Lewis Thomas
Drummond, William Henry
Duncan, James D.
Egan, John
Farly, Antoine
Gault, Matthew Hamilton
Gerrard, Samuel
Gosford, Archibald Atcheson
Grady, James
Hearn, John
Hinks, Francis
Holmes, Benjamin
Holt, Herbert Samuel
Kennedy, Patrick
Kerwin, Michael
King, Edwin Henry
Lahaye, Jean
Lemaire, Charles dit Saint-Germain
Lester, Robert
Lovell, John
Lowry, Henry
Maguire, John
McCarthy, Thomas
McCord, John Samuel
McCord, William King
McCord, Thomas
McCulloch, Michael
McGee, Thomas D'Arcy
Meredith, William Vollis
Monck, Charles Stanley
Montgomery, Richard
Mulroney, Pierce
Norton, John George
Nugent, Andrew
O'Callagher, Edmund Bailey
O'Halloran, James
O'Reilly, David
O'Sullivan, Michael
Paré, Patricia
Pemberton, George
Reade, John
Riel, Jean-Baptiste
Ross, Dunbar
Ryan, Michael Patrick
Ryan, Thomas
Sexton, John
Smith, Richard Wilson
Stenson, Michael Thomas
Sullivan, Timothy
Tracey, Daniel
Whelan, James Patrick
Wilson, James Crocket
Workman, Thomas

Voir Lachine (Canal de)

  • Crédits -


Le Salut de l'Irlande (roman, Jacques Ferron, Éditions du Jour, 1970)
Montréal et ses communautés (essai, Jean-Christophe Laurence et Laura-Julie Perreault, Boréal, 2010)
An Irish Heart : How a Small Immigrant Community Shaped Canada (histoire, Sharon Doyle Driedger, HarperCollins, 2010)
Le vert et le bleu. Identité québécoise et identité irlandaise au tournant du XXe siècle (essai, Simon Jolivet, Pressess de l'Université de Montréal, 2011)
Montreal 's Irish Mafia. The True Story of the Infamous West End Gang (essai, D'Arcy O'Connor, 2011)
Le Québec et l'Irlande (collectif dirigé par Linda Cardinal, Simon Jolivet et Isabelle Matte, Septentrion, Québec, 2014)
Vivid Faces : The Revolutionary Generation in Ireland, 1890-1923 (Historian R. F. Foster ; published by W. W. Norton & Company, 2015)

Outils personels