Magloire (Alain)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Alain Magloire était un sans domicile fixe.

À partir de l'âge de 17 ans, Magloire a été moniteur au camp Papillon et intervenant au centre de répit de la Sociétéauprès des enfants handicapés du Québec.
Avant de devenir un itinérant, Alain Magloire avait été invité à faire sa médecine à la Sorbonne de Paris où il avait été pendant une année avant de revenir à Montréal pour y faire une maîtrise en biochimie.
Après ses études, il a été embauché comme chercheur à l'Institut national de recherche scientifique et chez PROCRÉA où il a fait des recherches sur la fertilité.
Lors d'une fête, au milieu des années 2000, il a consommé de l'ecstasy dans un party rave probablement de la scrap qui lui aurait endommagé le cerveau ; dès le lendemain il était paranoïaque et pensait que tous les services de police de la planète couraient après lui.
Son état s'est détérioré ; il a donné son triplex à la mère de ses deux enfants et est aller vivre seul dans une maison de chambre.
Le 31 janvier 2014, Alain Magloire loue une chambre au Montreal Central Hostel pour 5 jours.
Le 2 février 2014, le personnel de l'Hostel remarque que Magloire se conduit étrangement et dévisage les autres clients.
Le 3 février, à 9 h 50, Magloire frappe dans la porte de la salle de bain commune avec un marteau alors qu'il y a quelqu'un à l'intérieur.
Le 3 février à 10 h 10, un employé de l'Hostel, Alex Witter se rend dans la cuisine commune après avoir entendu dire que Magloire avait perdu le contrôle et avait lancé une cuiller de bois sur un autre pensionnaire.
Le 3 février 2014, à 10 h 41, Witter appelle le 911 et dit que Magloire est très agressif et brise les vitres de l'Hostel et que Witter a été blessé par des éclats de vitre.
Le 3 février 2015 à 10 h 42, l'opérateur du 911 appelle la police et dit qu'un employé de l'Hostel est en conflit avec un client insatisfait et agressif.
Le 3 février 2015 à 10 h 46, Catherine Labelle-Léonard, une autre employé de l'Hostel, appelle le 911 pour dire que Alain Magloire emporte un gros paletot et un marteau et qu'il est très dangereux.
Le 3 février 2015 à 10 h 52, Witters appelle le 911 une seconde fois alors qu'il poursuit Magloire parce qu'il a brisé des fenêtres de l'Hostel ; il dit We have to get this guy before he gets away. Il voit les policiers dans une auto-patrouille et leur indique l'endroit où est Magloire.
Le 3 février 2015 à 10 h 54, Magloire aperçoit la constable Jeanne Bruneau qui approche dans l'auto-patrouille conduite par le constable Alex Campeau qui arrête son véhicule près de Magloire qui s'en approche.
Le 3 février 2015 à 10 h 55, la constable Bruneau descend de son auto et ordonne à Magloire de laisser tomber son matrteau ; Magloire refuse de laisser tomber son marteau et la contable demande un renfort urgent.
Le 3 février 2015 à 10 h 56, 4 constables dont Jeanne Bruneau, Alex Campeau, Pascal Joly et Mathieu Brassard poursuivent Magloire sur la rue Ontario, puis sur la rue Saint-Hubert ; un col bleu de la ville de Montréal demande à Magloire pourquoi il ne laisse pas tomber son marteau et l'avertit qu'il pourrait être victime du tir de la police ; Magloire répond 'Tirez-moi'
Le 3 février 2015, à 10 h 58, Magloire est frappé par une auto-patrouille conduite par l'agent Denis Côté. Magloire roule par-dessus le capot de l'auto-patrouille et aboutit sur le trottoir. Le constable Pascal Joly tente de l'asperger avec du gaz poivre, mais ne réussit pas ; il essaye d'atteindre Magloire mais glisse et tombe sur le trottoir. Magloire lève le marteau comme pour frapper le constable. Le constable Mathieu Brassard tire 4 fois sur Magloire qui s'effondre ; l'agent Joly sera en arrêt de travail pendant 5 mois pour désordre dû au stress post traumatique.
Le 8 février 2014, le coroner en chef, Denis Marsolais ordonne la tenue d'une enquête publique sur le décès d'Alain Magloire et de deux autres personnes dites itinérantes abattues en état de crise mentale au cours des trois années précédentes (Quilem Registre).
L'un des policiers impliqués est Denis Côté, qui avait atteint Kimver Gill lors de la tuerie du Collège Dawson en 2006.
Le 2 septembre 2014, le procureur général du Québec annonce qu'il ne portera aucune accusation contre les agents qui ont abattu Magloire le 3 février 2014. Le coroner Jean-Luc Malouin a été nommé pour présider une enquête publique sur ce décès à compter de janvier 2015.
Le 11 janvier 2015, le coroner Jean-Luc Malouin commence son enquête publique sur la mort d'Alain Magloire.
(The Gazette, 13 janvier 2015, page A3).
Le 20 mai 2015, l'enquête publique du coroner sur la mort violente de Magloire révèle que ce père de deux filles, aMeurtres
vait vu sa vie basculer au milieu des années 2000. La consommation de drogue aurait été le déclencheur de troubles de santé mentale ; qu'il avait été suivi en clinique psychiatrique externe à l'hôpital Notre-Dame jusqu'en 2009 alors qu'il avait obtenu son congé sans pour autant être guéri ; jusqu'en 2014, il avait consulté plusieurs ressources en santé mentale ; en 2011, il s'était rendu aux urgences psychiatriques de l'hôpital Pierre-Boucher à Longueuil ; en juin 2013, il avait accepté de participer au Programme d'accompagnement justice-santé mentale de la Cour municipale de Montréal ; en novembre 2013, il avait visité les urgences psychiatriques des hôpitaux du Sacré-Coeur et de Notre-Dame de Montréal et il avait été évalué par une infirmière de la clinique d'itinérance du Centre de santé et de services sociaux-CSSS Jeanne-Mance ; il ne faisait pourtant l'objet d'aucun suivi médical actif et ne prenait aucune médication. (La Presse, 21 mai 2015, page A16).
Le 7 mars 2016, le rapport du coroner sur le décès d'Alain Magloire recommande, entre autres, que les policiers reçoivent une formation afin de mieux gérer des situations impliquant des individus en crise ; il recommande aussi que plus d'armes à pulsion électriques (Tasers) soient mise à la dispositions des policiers surtout dans les environs du centre-ville de Montréal et que le SPVM s'assure qu'au moins un policier dans l'auto-patrouille soit muni d'un Taser.



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