Val-Jalbert (lieu historique)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Compris dans la municipalité de Chambord.


  • Éphémérides -


1901 Fondation de la compagnie de pulpe Ouiatchouan par Damase Jalbert.
Arrivée des premiers colons qui sont logés dans des maisons construites par la compagnie qui en détient la propriété.
1902
(17 août 1902) Mise en exploitation du moulin à papier de la Ouiatchouan Pulp and Paper Co. fondée par Damase Jalbert, un homme d'affaires né à Cap-Saint-Ignace. La chute de la rivière Ouiatchouan a une hauteur de 72 m. soit 20 de plus que les chutes Niagara.
1903 Décès de Damase Jalbert.
1904
Décès de Damase Jalbert ; son village pase à des intérêts américains.
1909
Faillite de la Ouiatchouan Pulp and Paper Co. dont les actifs sont achetés par la Ouiatchouan Falls Paper une filiale de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi appartenant à Alfred ou Joseph-Édouard Dubuc.
1911
(21 août 1911) Nomination du premier curé résidant et ouverture des registres de la paroisse Saint-Georges-de-Ouiatchouan.
1913
Établissement de la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame-du-Bon-Conseil-de-Chicoutimi-n.d.b.c.* dont les soeurs logent à l'étage d'une maison dont le rez-de-chaussée est partagé par une école comprnant 4 salles de classe.
1915
(7 octobre 1915) Constitution de la municipalité du village de Val-Jalbert.
1921
La population de Val-Jalbert est de 840 habitants.
(30 avril 1921) Fondation de la Caisse populaire de Val-Jalbert.
1922
(26 octobre 1922) Érection canonique de la paroisse Saint-Georges par détachement de celles de Notre-Dame-du-Lac-Saint-Jean et Saint-Louis-de-Métabetchouan ; son territoire couvre une partie du canton de Charlevoix.
1923
La population de la paroisse est de 950 habitants.
1924 (mai)-1925 (décembre) Les déboires administratifs de la compagnie entraînent la mise à pied de la plupart des travailleurs de la pulperie.
1926 La pulperie est acquise par la Quebec Pulp and Paper Mills.
1927
(13 août) Le moulin est vendu à la Quebec Pulp and Paper Co., filiale de la Price Brothers.
Fermeture définitive du moulin de Val-Jalbert à cause d'une surproduction mondiale de papier ; le village se vide de ses habitants et devient un village fantôme.
1928 Fondation de la Cadnada Power and Paper sou la direction du président de la Banque Royale du Canada présidée par Herbert Holt regroupe les compagnies suivantes sous son égide : La compagnie Laurentide de Grand-Mère, la Belgo paper de Shawinigan, la Saint-Maurice Paper de Trois-Rivières, la Wyagamack pulp and Paper de Cap-de-la-Madeleine tet la Port-Alfred Pulp and Paper.
1931, La Canada Power and Paper devient la Consolidated Paper propriété de la famille Rockefeller des États-Unis la Consolidated Paper comprend la Canadian International Paper, l'Abitibi Power and Paper et la société Price.
(1942) Le village est toujours un village fantôme.
1949
Acquisition du site du village de Val-Jalbert par le gouvernement du Québec qui l'annexera à la municipalité de Chambord.
1959
La population de Val-Jalbert est de 39 habitants.
1960
Création d'un parc provincial à partir des ruines restaurées du village originel et des aménagements de 1902.
(Années 1970) Renaissance du village de Val-Jalbert.
2009
Le gouvernement libéral dirigé par Jean Charest décide de permettre le développement de nouveaux projets hydroélectriques communautaires ou autochtones.
La Corporation du Parc régional de Val-Jalbert obtient des subventions totalisant 19,7 millions $ du Gouvernement du Canada, du Gouvernement du Québec et de la propriétaire du site, la Municipalité régionale de comté du Domaine-du-Roy, pour la revitalisation complète du village historique de Val-Jalbert.
2011
(Été 2011) Le Bureau d'audience publique sur l'environnement-BAPE se dit satisfait des mesures d'atténuation proposées par les promoteurs pour le débit du cours d'eau, tout en estimant que les impacts sur le village historique de Val-Jalbert seraient minimes.
2012
(3 décembre 2012) Madame Pauline Marois, première ministre du Québec, donne le feu vert au harnachement de la rivière Ouiatchouane pour l'installation d'une centrale hydroélectrique de 16 MW au coût de 53 millions $ ; ce projet est soutenu par les municipalités régionales de comté du Domaine-du-Roy et de Maria-Chapdelaine, et le Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean ; la Fondation Rivières dénonce l'appui de madame Marois peu de temps après la démission de Daniel Breton, ministre de l'Environnement du Québec chez qui les objections de la Fondation Rivières avaient été exposées au cours des dernières semaines ; quelques innus de Mashteuiatsh dénoncent aussi ce projet pourtant supporté par leurs dirigeants.
(20 décembre 2012) Le Parti de la Coalition avenir Québec-CAQ et le Parti Québec solidaire dénoncent également la construction d'une centrale électrique sur la rivière Ouiatchouane d'autant plus qu'il est établi que le coût de production atteindra 8,6 cents le kWh alors que le prix de vente des surplus d'Hydro-Québec aux États-Unis sera nettement inférieur à ce coût de production ; ils dénoncent de plus le fait qu'Hydro-Québec aura ainsi un surplus d'énergie jusqu'en 2027 ; il n'y a donc pas de besoins québécois à combler et les prix de vente aux États-Unis ne sont pas suffisants pour rencontrer les coûts de production.
2013
(5 février 2013) Hydro-Québec annonce qu'elle suspend 6 projets de petites centrales (centrale de La Chute de Sainte-Anne, centrale de la chute du Six Milles et centrale de la chute du Quatre Milles sur la Côte-Nord, Centrale Saint-Gabriel à Québec, centrale de la Onzième Chute à Saguenay et centrale du barrage B de Manouane Sipi), mais qu'elle maintient celui la centrale de Val-Jalbert.
(21 février 2013) Un sondage de Léger Marketing révèle que 51 % des citoyens de Roberval, Chambord, Saint-Prime et Mashteuiatsh s'opposent à la construction d'un barrage sur la rivière Ouiatchouane ; par contre 40 % des personnes sondées appuient l'idée défendue par le gouvernement du Parti québécois-PQ et par la Société de l'énergie communautaire qui regroupe les municipalités régionales de comté du Domaine du Roy et Maria-Chapdelaine, le Conseil des Montagnais du lac Saint-Jean ; Bernard Généreux, préfet de la municipalité régionale de comté du Domaine-du-Roy et candidat di Parti québécois-PQ défait aux élections du 4 septembre 2012 fait la promotion du projet. Selon le même sondage, 61 % des sondés souhaitent que les travaux de construction de la centrale de Val-Jalbert soient annulés (34 %) ou suspendus (27 %) en attendant une consultation publique. 36 % des répondants croient que les promoteurs doivent aller de l'avant. Près de la moitié des répondants sont convaincus que la construction de cette centrale de 16 Mw aura un impact négatif sur le tourisme dans la région.
La Fondation Rivière estime que l'électricité produite sera vendue à 8 cents du kilowatt-heure avant le coût du transport à Hydro-Québec qui vend son électricité aux États-Unis entre 5 et 6 cents du kilowatt-heure. (source : Le Devoir, 21 février 2013, page A2)
(8 avril 2013) La Fondation Rivière dépose une plainte au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire pour tenter de faire stopper les travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Val-Jalbert par la Société de l'énergie communautaire du Lac-Saint-Jean qui ne respecterait pas les conditions du Programme d'achat d'électricité et n'a pas reçu toutes les autorisations requises du ministères des Ressources naturelles et du ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Les travaux continuent.
2014
(Fin de novembre 2014) Mise en service de la mini-centrale hydroélectrique de Val-Jalbert. La centrale n'est pas visible dans le paysage historique ; elle est couverte par une grande terrasse avec passerelles pour le public. Le barrage est une porte d'acier érigée à 800 m de la centrale et est utilisée pour contrôler le niveau de l'eau. Le niveau de l'eau en haut de la chute peut être relevé de 1,4 m durant l'été à l'aide du barrage, mais le niveau se reléve de plus de 1,4 m naturellement lors des crues printanières. ; c'est la chute naturelle du cours d'eau qui est exploitée.

  • Attraits :


Ancien village abandonné ; comprend le vieux moulin à papier, des maisons, l'école, la boucherie et le magasin général.
Musée du moulin ; matériel quotidien des travailleurs de Val-Jalbert : chemises à carreaux, pantalons, boîtes à lunch, gamelles... Outils des patrons : livres de compte, feuilles de paye et horodateur mécanique d'époque.
Téléphérique ou escalier de 1764 marches menant au sommet de la chute de 72 m de hauteur de la rivière Ouiatchouane.
Chutes Malignes de 40 m. en amont de la grande Ouiatchouan ; alimentent un réservoir qui servait jadis de bassin de flottage de pitounes venant des affluents environnants à l'époque de l'usine de pâte.
Belvedère situé à 64 marches plus haut que le vieux moulin
Sentiers pédestres : 2 km.

  • Toponymie -


Charlevoix rappelle le souvenir du père Pierre-François-Xavier de Charlevoix.
Ouiatchouan est une graphie française du mot amérindien Wiadjiwan signifiant, selon certains, «cours d'eau claire» ou, selon d'autres, «on voit sa chute de loin», une allusion à la chute Ouiatchouane.
Saint-Georges rappelle le souvenir de l'abbé Georges Paradis, premier desservant de la paroisse.
Val-Jalbert rappelle le souvenir de Damase Jalbert qui y a construit une pulperie au pied de la chute de la rivière Ouiatchouane.

  • Repères géographiques -


Sur le versant gauche du bassin du Saint-Laurent.
Au sud-est de Roberval.
Près de l'embouchure de la rivière Ouiatchouane dans le lac Saint-Jean.
Diocèse de Chicoutimi.
Municipalité régionale de comté du Domaine-du-Roy.
Région touristique du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Carte 15.

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