12. Québec (province). (histoire). Meurtres, homicides et autres méfaits : (1990) : C)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Voir également Guerres des gangs.


Vocabulaire
Meurtre au premier ou second degré :

Afin d'établir qu'il y a eu meurtre au premier degré, la Couronne doit prouver hors de tout doute raisonnable non seulement que l'accusé avait formé l'intention requise pour qu'il y ait meurtre, mais aussi que le meurtre a été commis avec préméditation et de propos délibéré. L'expression « avec préméditation et de propos délibéré » n'est pas un synonyme du terme « intention ».
Par exemple, un meurtre commis de façon impulsive et non réfléchie, même lorsque l'accusé avait formé l'intention requise pour qu'il y ait meurtre, n'est pas un meurtre avec préméditation et de propos délibéré.

Lorsqu'il s'agit d'un meurtre au premier degré, la période avant d'être admissible à une libération conditionnelle est établie à 25 ans.
Lorsqu'il s'agit d'un meurtre au deuxième degré, cette période peut se situer entre 10 et 25 ans, selon ce que décidera le juge.

  • Éphémérides -


1990

En 1990, Alain Tremblay est assassiné à sa résidence de la rue Sainte-Famille à Jonquière ; ce n'est que le 13 août 2002 que Steeve Racine sera accusé de ce meurtre.

En 1990, Michel Bernier est reconnu coupable de meurtre prémédité, de fraude, de fabrication de faux, de trafic de drogues et de vol à main armée et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 6 juillet 2008, il s'évade du centre de détention à sécurité minimum de la Montée-Saint-François de Laval.

En 1990, Monique Saint-Germain est battue à mort à Montréal ; son conjoint, Jean-Alix Miguel, un électricien amateur de karate, est reconnu coupable d'homicide involontaire relativement au décès de Madame Saint-Germain et condamné à 7 ans de prison ; en 1996, il fait une demande d'emploi à la Commission scolaire de Montréal-CSDM, mais omet de mentionner sa condamnation tel que requis de le faire sur la formule de demande d'emploi ; il est accepté comme professeur d'électricité à l'École des métiers de la construction de la Commission scolaire de Montréal-CSDM ; en 2004, la CSDM découvre l'existence du crime et le congédie pour fausse déclaration ; en 2006, un arbitre ordonne la réintégration de Miguel avec compensation pour salaire perdu depuis son congédiement ; selon la commission, elle n'a pas congédié Miguel, mais a cessé de l'appeler pour de nouveaux engagements parce qu'il avait fait une fausse déclaration ; en août 2007, la Cour supérieure du Québec endosse la décision de l'arbitre parce que la Charte québécoise des droits et libertés interdit toute discrimination à l'endroit d'une personne qui a été condamnée si le crime commis n'a rien à voir avec son emploi ou si un pardon a été obtenu ; le 9 juin 2008, la Cour d'appel du Québec maintient à son tour la décision de l'arbitre et ordonne à la Commission scolaire de Montréal-CSDM de réembaucher Miguel parce que selon elle, il y a une possibilité raisonnable que la Commission ne voulait pas employer quelqu'un qui avait été reconnu coupable d'homicide involontaire, indépendamment des circonstances du crime et de la réhabilitation de son auteur ; le 4 décembre 2008, la Cour suprême du Canada refuse d'entendre l'appel de la Commission scolaire de Montréal-CSDM.

En janvier 1990, Louise Fleury, 36 ans, décède de plusieurs coups de feu à l'occasion d'une dispute avec son conjoint jaloux dans son appartement du quartier Tétreaultville à Montréal ; le conjoint, Raymond Baird, qui a tenté de se suicider avec la carabine est reconnu coupable de meurtre non prémédité relativement au décès de Louise Fleury et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 6 avril 2006, Raymond Baird, 52 ans, qui avait été mis en liberté en 2002, est accusé de tentative de meurtre à l'endroit de sa nouvelle conjointe, Nicole Plante, 54 ans ; il l'aurait étranglée et laissée pour morte dans son appartement de l'arrondissement Saint-Hubert avant de se rendre à la police de Longueuil ; le 18 mai 2006, Baird est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 10 ans de sa peine derrière les barreaux.

Le 19 janvier 1990, un incendie criminel allumé au Centre d'accueil de Shawbridge entraîne la mort de 4 jeunes filles pensionnaires de l'établissement.

Le 21 janvier 1990, Pascal Poulin, 10 ans, disparaît ; lorsque son cadavre est trouvé, on constate qu'il avait été étranglé, poignardé, puis violé, des traces de sperme ont été trouvées sur le cadavre.

Le 28 février 1990, Serge Lamothe est assassiné et son cadavre est trouvé dans un bois de Saint-Calixte, près de Rawdon un mois plus tard ; il avait été accusé de vente de 3 kg de cocaïne et avait décidé d'abandonner le trafic de drogues ; son complice, Jean-Pierre Lafontaine, 32 ans décida de s'en débarrasser à la suite d'une querelle sur le sujet ; les 2 hommes étaient connus de la police ; Lafontaine est reconnu coupable de meurtre non prémédité relativement à ce décès et est condamné à la prison à perpétuité en avril 1995 ; le 12 mars 1997, Lafontaine s'évade de la prison à sécurité minimum de Sainte-Anne-des-Plaines ; le 13 septembre, Lafontaine est retrouvé par la police dans l'est de Montréal ; il avait en sa possession, 3 armes à feu, un masque de ski, des gants et autres outils indiquant qu'il avait commis un crime ou qu'il s'apprêtait à en commettre un ; ses cartes d'affaires était au nom de Pierre Devos et l'annonçait comme conseiller financier.

Le 10 mars 1990, alors qu'elle revenait chez elle à pied, Sandra Gaudet, 14 ans, est enlevée, battue, violée, puis tuée par étranglement et son corps est abandonné le long d'un chemin de forêt près de Val-d'Or ; Hugues Duguay, 23 ans, et Billy Taillefer, 21 ans, sont accusés de meurtre prémédité ; en 1991, les deux ont été reconnus coupables sur la base d'une déclaration incriminante attribuée à Taillefer par un jury qui avait délibéré pendant 14 jours, puis,ils sont condamnés à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de leur peine derrière les barreaux ; en 1995, la Cour d'appel du Québec rejette l'appel de Taillefer, mais ordonne un nouveau procès dans le cas de Duguay ; deux mois plus tard, Duguay renonce à un nouveau procés et reconnaît sa culpabilité à l'accusation réduite d'homicide involontaire ; il est condamné à l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux ; lors de l'enquête de la Commission Poitras sur la Sûreté du Québec, on découvre que les enquêteurs avaient délibérément caché des éléments qui auraient pu être favorables aux accusés ; la Cour d'appel décide en septembre 2001 que ces éléments n'auraient pas été suffisants pour modifier le verdict de culpabilité ; le 14 mars 2002, la Cour suprême décide d'entendre leur cause, puis, le 12 décembre 2003, elle annule la condamnation pour meurtre des deux hommes en raison de contradictions dans la preuve retenue contre eux, ordonne la libération de Duguay et ordonne un nouveau procès dans le cas de Taillefer. En septembre 2006, la Couronne se dit incapable d'intenter un nouveau procès à Taillefer, comme l'avait ordonné la Cour suprême. Le père de Taillefer avait également été condamné pour complicité après le fait. Billy Taillefer a dit « songer sérieusement » à intenter une poursuite contre la Sûreté du Québec et le ministère de la Justice.

Le 31 mars 1990, le cadavre de Jocelyn «Prof» Girard est trouvé par un pêcheur dans le Saint-Laurent près de Louiseville ; il était ligoté à l'intérieur d'un sac de couchage.
En avril 1990, la ville de Danville détruit le bunker du Outlaws Motorcycle Club qu'elle a acheté.

Le 3 avril 1990, le cadavre de Marcel «Polpon» Blackburn est retrouvé flottant sur le Saint-Laurent, près de Louiseville ; il était ligoté à l'intérieur d'un sac de couchage.

Le 28 mai 1990, Salvatore Luzi est assassiné à Lorraine ; le 26 mars 2009, Gérald Gallant admet avoir tué Luzi.

Le 17 juin 1990, à Sainte-Anne-des-Plaines, une bagarre à l'Institut Archambault fait 1 mort et 4 blessés parmi les détenus ; le détenu est abattu par les gardiens alors qu'il tente de s'évader.

Le 28 juin 1990, Le cadavre nu de Danielle Falardeau est trouvé dans un parc de Neuchâtel ; la femme avait été étranglée et mutilée ; Madame Falardeau vivait seule depuis qu'elle avait perdu la garde de son enfant en 1984.

Le 11 juillet 1990, à Oka, le caporal Marcel Lemay, membre de l'escouade tactique de la Sûreté du Québec est abattu lors d'un raid visant à démanteler les barricades des Warriors à Oka ; son assassin demeurera introuvable.

En Septembre 1990, à Montréal, Arnaldo Amabili, 54 ans, est assassiné d'un coup à la tête dans son commerce de Pointe-Saint-Charles ; il était ébéniste spécialisé dans l'emballage de tableaux et d'oeuvres d'art de grande valeur.

Au cours de la première semaine de septembre 1990, Claude Meunier, le leader du Outlaws Motorcycle Club, est assassiné par projectiles d'arme à feu tirés d'une automobile en marche dans le quartier Côte-Saint-Paul de Montréal ; la police trouve l'arme du crime dans un égoût pluvial à proximité de l'endroit où les coups de feu avaient été tirés.

Le 11 septembre 1990, Noëlla Lapierre, 38 ans, est portée disparue à Sainte-Cécile de Newton.

En octobre 1990, Tony Mentore, un ami de Claude Meunier, leader du Outlaws Motorcycle Club assassiné le mois précédent, est assassiné à son tour en face du commerce familial d'équipement de cuisine, dans le quartier Park Extension de Montréal.

Le 16 novembre 1990, Sébastien Brousseau, 21 ans, blesse sa mère à coups de couteau et lui tranche la gorge ; condamné en 1991 à 58 mois de prison pour homicide involontaire, il est libéré en 1992 et s'inscrit à la faculté de droit de l'Université de Montréal-UdeM où il obtient son diplôme ; en 1996, le Barreau du Québec lui refuse l'accès à la profession parce qu'il a été condamné et possède un casier judiciaire ne remplissant pas ainsi toutes les conditions de moralité, de comportement, de compétence et de connaissance requises d'un avocat ; commence alors une saga judiciaire qui ne se terminera qu'en 2006 par son assermentation comme membre du Barreau (pour les détails de cette saga, voir le jugement prononcé par le Tribunal des professions le 31 mai 2006 et publié sous le numéro 500-07-000432-041).

Le 23 novembre 1990, Murat Julien, d'origine haïtienne, est atteint au visage d'une décharge de fusil de calibre .12 dans sa chambre de la rue Frontenac du quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal ; l'assassin expliquera que Julien avait battu une prostituée, que celle-ci était venue se plaindre à lui et qu'il s'était rendu chez Julien avec son fusil, qu'il voulait tirer à côté mais que les billes de la balle s'étaient répandues en V et avaient atteint la victime au visage. Daniel Poirier avouera ce meurtre le 4 mai 2010.

Le 11 décembre 1990, Sylvia Bégin revient de faire quelques courses en automobile pour les préparatifs de Noël.ses enfants, Émile âgé de 3 ans et Sylvia âgée de 2 ans sont dans l'automobile. Un homme en état d'ébriété brûle un feu rouge et percute de plein fouet l'automobile des Bégins ; Sylvia et Émile subissent de multiples fractures ; Émile décède à l'hôpital. Le chauffard, un récidiviste de l'alcool au volant sera condamné à 2 ans de prison


  • Bibliographie -


Allô Police (Hebdomadaire de Montréal)
Death Dealers (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1999)
Hells-Angels at War (Yves Lavigne, Harper-Collins Publishers, 1999)
Hells-Angels: Into the Abyss (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1996)
Hell's Angels: Taking Care of Business (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1987).
La Filière canadienne (Jean-Pierre Charbonneau, Les Éditions de l'homme, 1975).
La Petite histoire du crime au Québec (Hélène Andrée Bizier. Éditions internationales Alain Stanké, 1981).
Meurtres en série et de masse - Dynamique sociale et politique (Richard Poulin et Uanick Dulong. Éditions Sisyphe, 2009).
Iced: A History of Organized Crime in Canada (Stephen Schneider).

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