14. Québec (province (histoire). Meurtres, homicides et autres méfaits : (1992) :

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Voir également Guerres des gangs.


Vocabulaire
Meurtre au premier ou second degré :

Afin d'établir qu'il y a eu meurtre au premier degré, la Couronne doit prouver hors de tout doute raisonnable non seulement que l'accusé avait formé l'intention requise pour qu'il y ait meurtre, mais aussi que le meurtre a été commis avec préméditation et de propos délibéré. L'expression « avec préméditation et de propos délibéré » n'est pas un synonyme du terme « intention ».
Par exemple, un meurtre commis de façon impulsive et non réfléchie, même lorsque l'accusé avait formé l'intention requise pour qu'il y ait meurtre, n'est pas un meurtre avec préméditation et de propos délibéré.

Lorsqu'il s'agit d'un meurtre au premier degré, la période avant d'être admissible à une libération conditionnelle est établie à 25 ans.
Lorsqu'il s'agit d'un meurtre au deuxième degré, cette période peut se situer entre 10 et 25 ans, selon ce que décidera le juge.

  • Éphémérides -



1992

En 1992, le cadavre de Philippe Lebel, un membre de la petite pègre sévissant dans le quartier Rosemont, est trouvé dans un fossé la tête transpercée d'une balle ; Pierre Roberge, un membre des Rockers, est appréhendé relativement à ce décès et reconnaît sa culpabilité à une accusation d'homicide involontaire en échange de son témoignage contre deux autres individus impliqués dans ce meurtre.

Le 6 janvier 1992, Rolande Asselin-Beaucage 47 ans, est tuée puis dépecée dans sa résidence de Saint-Calixte ; Serge Arsenault est reconnu coupable de ce meurtre.

Le 16 janvier 1992, Jacinthe Dufour est battue à mort à Chicoutimi-Nord, par Michel Beaumont, 42 ans, son partenaire sexuel qui se suicide après le

En février 1992, Paul Payne bat à mort le fils de sa conjointe ; l'enfant, âgé de 2 ans et demi, décède d'une hémorragie interne consécutive aux coups reçus dans l'abdomen ; Payne est ensuite reconnu coupable d'homicide involontaire et condamné à 4 ans de prison ; le 30 juillet 2005, Payne défigure une femme qui était venue chercher sa fille dans une piquerie et, le 3 juillet 2008, Payne est condamné à 6 ans de prison pour avoir défiguré cette femme à coups de bâtons dans la figure ; en 2008, Payne est reconnu coupable d'avoir, le 12 janvier 2006, alors qu'il était en probation et en liberté sous caution pour l'affaire de la femme défigurée, battu Gilles Cardinal à coups de barre de fer partout sur le corps pour une histoire de dette de drogue ; le 10 mars 2009, Payne est condamné à 2 ans de prison pour l'assaut sur Gilles Cardinal.

En février 1992, Nicole Sassoon est portée disparue. Le 3 juin 1992, son cadavre est découvert sur la rive du fleuve Saint-Laurent ; elle avait été victime de meurtre.

Le 7 février 1992, Christine Deslauriers, 34 ans, est tuée à Salberry-de-Valleyfield par Robert Tremblay, 47 ans, son partenaire sexuel duquel elle venait de se séparer ; Tremblay se suicide après le meurtre.

Le 9 février 1992, Gaétane Saint-Pierre, 30 ans, est tuée à Saint-Pascal-de-Kamouraska par Roger Ouellet, 34 ans, dont elle venait de se séparer.

Le 29 février 1992, Nicole Desgagnés, 32 ans, est battue à mort à Sainte-Victoire-de-Sorel par Roger Senécal, 53 ans, qu'elle fréquentait depuis deux semaines.

Le 7 mars 1992, disparition de Marie-Ève Larivière, 10 ans ; son corps est trouvé sur une voie ferrée près du boulevard Saint-Martin dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul de Laval ; en visite chez des amis de ses parents, elle se rendait au dépanneur lorsqu'elle a été violée, étranglée, puis délestée des 6 $ qu'elle avait en poche.

Le 19 mars 1992, Cosimo Matera, un prêteur d'argent, est assassiné par balles à Laval.

Le 29 avril 1992, le cadavre enveloppé de Giuseppe LoPresti, 44 ans, est découvert le long du chemin de fer qui passe à Rivière-des-Prairies à Montréal ; la victime avait été abattu par balle à la tête ; à la fin des années 1980, LoPresti, né à Cattolica Eraclea (Sicile) comme Vic Rizzuto, faisait partie d'un groupe chargé par la mafia de Mo,tréal d'importer 30 kg d'héroïne aux États-Unis ; arrêtés aux USA, LoPresti subit un procès retentissant impliquant John Gotti de la famille Gambino ; lui et Guerlando (George) Sciascia avaient été acquittés par un jury le 10 février 1990. Il était le père de Lorenzo (Larry) LoPresti.

Le 10 mai, 1992, en soirée à Longueuil, Martin Labelle, un adolescent de 14 ans, assassine son frère, son père et sa mère à l'aide d'un fusil de calibre .12 emprunté à un ami ; en 1994, l'adolescent est jugé par un tribunal pour adulte, reconnu coupable pa un jury de 2 meurtres prémédités (son père et sa mère) et d'un meurtre non prémédité (son frère), puis condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 10 années de sa peine derrière les barreaux ; il est libéré en 2003 sous conditions ; en mars 2005, dépressif et désorganisé, il retourne en maison de transition pour au moins 6 mois sur recommandation de la Commission nationale des libérations conditionnelles ; incarcéré pour quelques semaines en mars 2006 pour avoir été pris à boire du scotch en maison de transition, il est de nouveau libéré en juin 2006.

Le 26 mai 1992, une mère, Berkuhi Leyekoglu et sa fille Talin âgée de deux ans, des immigrantes arméniennes, sont assassinées dans une résidence pour personnes âgées de Brossard ; les deux victimes avaient été ligotées et étranglées et une croix gammée et le mot «Terminator» avaient été tracés sur le mur de la chambre de la famille des victimes.
Denis Paulet, est reconnu coupable de ces meurtres et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.
Bénéficiant alors d'une libération conditionnelle depuis juillet 2019, Denis Paulet, 72 ans, est un locataire aux résidences Soleil Manoir du Musée de la rue Frontenac à Sherbrooke. Le 15 novembre 2019, Paulet aurait agressé sexuellement et causé des lèsions à sa voisine, une femme présentant des problèmes cognitifs. Paulet est en conséquences expulsé de son logement.
Le 20 juin1992, Daniel Deschênes, un trafiquant de drogues de 21 ans, est assassiné présumément par Timothy Cobb. Un témoin a affirmé que Cobb voulait tuer Deschênes parce qu'il craignait que celui-ci le trahisse après avoir comploté ensemble pour dévaliser un trafiquant de drogues. Un mois plus tard, Cobb aurait assassiné Dutil.
Le 10 juillet 1992, Roger Martel, 67 ans, est drogué à son insu, puis abattu de 3 balles dans sa résidence de la rue Beaubien à Montréal ; on lui vole certaines valeurs et sa carte de crédit est utilisée par le ou les tueurs ; moins de 2 mois plus tard, Michèle Brouillette et Daniel Cook sont arrêtés dans la région de Halifax et accusés du meurtre prémédité de Martel ; chacun d'eux accusant l'autre, ils sont jugés séparément, reconnus coupables, ils sont condamnés en 1997 à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de leur peine derrière les barreaux.
Le 28 août 2008, après avoir purgé 16 ans de sa peine, Michèle Brouillette obtient la permission de s'adresser à un jury dans l'espoir de hâter sa libération conditionnelle comme le permet le Code criminel du Canada ; la femme admet son état de psychose maniaco-dépressive et qu'elle prend des médicaments depuis 8 ans pour la stabiliser.

Le 12 août 1992, Talbert White, 27 ans, Gerry James, 20 ans, et Travis Paris, 17 ans, sont assassinés présumément par Marvin Corbin, 17 ans, Kipling Anthony Collins, 20 ans, et Beresford Carey, 22 ans.


Le 24 août 1992, Valery Fabrikant abat les professeurs Michael Hogben, 52 ans, Jaan Saber, 46 ans, Phoivos Ziogas, 48 ans et Matthew Douglass, 66 ans, ses collègues de la faculté d'ingénierie et d'électronique, blesse Elizabeth Horwood et retient 2 personnes en otage. reconnu coupable le 11 août 1993 de 4 meurtres prémédités, d'une tentative de meurtre et de 2 séquestrations à la suite d'un long procès au cours duquel Fabrikant assume lui-même sa défense sans l'aide d'un avocat, il est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux. En 2000, il est déclaré plaideur quérulent. En 2007, une action de 600 000 $ entreprise par Fabrikant en 1992, refait surface devant la Cour supérieure du Québec parce qu'ayant été entreprise en 1992, elle n'était pas assujettie à la déclaration de plaideur quérulent de 2000 ; l'attitude de Fabrikant au cours des auditions est telle que le ou vers le 16 novembre 2007, le juge Gilles Hébert, qui entend la cause, se récuse en disant que l'attitude cynique et agressive de Fabrikant lui a enlevé la sérénité nécessaire pour continuer l'audition ; il est alors remplacé par la juge Nicole Morneau ; le 26 novembre 2007, celle-ci déclare que la conduite de Fabrikant constitue un abus de procédures et du système judiciaire auquel le Tribunal doit mettre un terme définitif et rejette la poursuite parce qu'elle était prescrite dès son inscription en Cour en 1992. Fabrikant inscrit cette décision en Cour d'appel. En janvier 2008, après plus de 15 ans de détention, Fabricant entreprend une démarche visant à obtenir d'un jury le droit de demander une libération conditionnelle conformément à des dispositions du Code criminel du Canada ; il doit d'abord obtenir d'un juge de la Cour supérieure une déclaration à l'effet que la demande est fondée, puis une décision favorable d'un jury formé à cette fin ; il demande de passer directement à l'étape du jury sans avoir obtenu la permission de la Cour supérieure ; le 26 septembre 2008, le juge James Brunton constate que Fabrikant n'a pas changé d'un iota depuis les meurtres, qu'il continue de refuser d'être évalué et traité en psychiatrie et que la haine qu'il porte toujours contre le personnel de Concordia s'est étendue à des gens du système correctionnel et judiciaire et à des médecins ; le juge lui enlève même la possibilité de présenter une autre demande du genre à l'avenir ; il devra donc demeurer incarcéré jusqu'à la fin de la période de 25 ans qui lui a été imposée. En Février 2010, la Cour d'appel ordonne la reprise du procès civil là où il avait été laissé en 2007. Ne voulant pas imposer cela à ses collègues, c'est le juge en chef François Rolland qui reprend la procédure civile en janvier 2011.

Le 28 août 1992, Gino Vigliotti, 22 ans, tue successivement à Boisbriand Thérèse Labelle, 32 ans, Lorraine Bourgeoys, 60 ans, et Diane Paquette, 44 ans ; Vigliotti se suicide en prison en 1994.

Le 18 septembre 1992, Robert Leblanc, 25 ans, remarque Chantal Brochu, 23 ans, dans un bar de Montréal. Lorsque madame Brochu quitte le bar, Leblanc la suit et la rejoint près de l'église Saint-Germain d'Outremont; il la jette sur le sol ; la tête de madame Brochu heurte une surface dure et madame perd conscience. Leblanc assène plusieurs coups à la tête de madame Brochu, l'étrangle, la déshabille, puis la viole. Il la rhabille ensuite et la laisse inconsciente ; Madame Brochu décède à cet endroit. Un rapport télévisé montre une photo de Leblanc identifié comme suspect d'agressions sexuelles sur trois autres femmes à Sherbrooke. Reconnu coupable du meurtre de Madame Brochu, Leblanc sera condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; de plus, après avoir été reconnu coupable en 1996 d'agression sur 3 autres femmes à Sherbrooke entre le 25 septembre et le 12 novembre 1994, Leblanc est déclaré délinquant dangereux et ne pourra être libéré que s'il pr.ouve qu'il ne constitue pas un danger pour la sociétéLe 7 octobre 1992, Mario Pizzicarola est assassiné dans le quartier Saint-Henri de Montréal. Denis Lemieux, un trafiquant de drogues est soupçonné du meurtre de Pizzicarola. Dans la poche intérieure du veston de Pizzicarola, la police découvre un papier sur lequel le nom de Denis Lemieux est inscrit.
Le 7 octobre 1992, Mario Pizzicarola est assassiné dans le quartier Saint-Henri de Montréal. Denis Lemieux, un trafiquant de drogues est soupçonné du meurtre de Pizzicarola. Dans la poche intérieure du veston de Pizzicarola, la police découvre un papier sur lequel le nom de Denis Lemieux est inscrit.
Le 14 octobre 1992, le cadavre criblé de balles de Ghislain Renzo est découvert à Laval ; les noms de Denis Lemieux et de François Leblanc sont mentionnés comme suspects du meurtre de Renzo.
Le 18 octobre 1992, Yanne Cornu-Poirier, 26 ans, est battue à mort et jetée dans une ruelle de Montréal par Jersey Plata, 29 ans, un partenaire sexuel et proxénète ; Yanne Cornu-Poirier était la fille de la cinéaste Anne-Claire Poirier ; Plata est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.
En novembre 1992, 4 «skin heads» adolescents âgés de 15 à 17 ans tuent Yves Lalonde qui pratiquait le jogging dans le parc Angrignon de Montréal ; les jeunes admettent au tribunal qu'ils l'avaient tué parce qu'ils croyaient qu'il était gai ; ils plaident coupables à des accusations de meurtre non prémédité et écopent de 3 ans de prison.
Le 9 novembre 1992, Roger Provençal, 57 ans, est assassiné par deux membres du gang de l'Est par une rafale de mitraillette au moment où il sortait d'un magasin de la rue Beaubien à Montréal.
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1992, Catherine Morin, 20 ans, Nathalie Beauregard, 23 ans, François Leblanc, 32 ans, et Denis Lemieux, 49 ans, sont tués au cours d'une fusillade dans un appartement du complexe Havre-des-Beiges à Brossard ; 5 autres personnes sont blessées au cours de cet incident ; Catherine Morin, 20 ans et enceinte, est aussi assassinée au cours de cet événement. Daniel Jolivet est accusé de meurtre prémédité et reconnu coupable en 1994 ; en 1998, son procès est cependant annulé pour vice de forme par la Cour d'appel qui, à cette occasion, ordonne la tenue d'un nouveau procès à l'issue duquel Jolivet est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; Paul-André Saint-Pierre, 50 ans, reconnu coupable de meurtre non prémédité est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 28 décembre 1992, Claude Savoie, assistant directeur du service de renseignements de la Gendarmerie royale du Canada se suicide à son bureau d'Ottawa ; il pose son geste quelques minutes avant que des enquêteurs du Service des affaires internes de la GRC n'arrivent pour l'interroger.

  • Bibliographie -


Allô Police (Hebdomadaire de Montréal)
Death Dealers (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1999)
Hells-Angels at War (Yves Lavigne, Harper-Collins Publishers, 1999)
Hells-Angels: Into the Abyss (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1996)
Hell's Angels: Taking Care of Business (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1987).
La Filière canadienne (Jean-Pierre Charbonneau, Les Éditions de l'homme, 1975).
La Petite histoire du crime au Québec (Hélène Andrée Bizier. Éditions internationales Alain Stanké, 1981).
Meurtres en série et de masse - Dynamique sociale et politique (Richard Poulin et Uanick Dulong. Éditions Sisyphe, 2009).
Iced: A History of Organized Crime in Canada (Stephen Schneider).

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