18. Québec (province). (histoire). Meurtres, homicides et autres méfaits : (1994)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Voir également Guerres des gangs.


Vocabulaire
Meurtre au premier ou second degré :

Afin d'établir qu'il y a eu meurtre au premier degré, la Couronne doit prouver hors de tout doute raisonnable non seulement que l'accusé avait formé l'intention requise pour qu'il y ait meurtre, mais aussi que le meurtre a été commis avec préméditation et de propos délibéré. L'expression « avec préméditation et de propos délibéré » n'est pas un synonyme du terme « intention ».
Par exemple, un meurtre commis de façon impulsive et non réfléchie, même lorsque l'accusé avait formé l'intention requise pour qu'il y ait meurtre, n'est pas un meurtre avec préméditation et de propos délibéré.

Lorsqu'il s'agit d'un meurtre au premier degré, la période avant d'être admissible à une libération conditionnelle est établie à 25 ans.
Lorsqu'il s'agit d'un meurtre au deuxième degré, cette période peut se situer entre 10 et 25 ans, selon ce que décidera le juge.

  • Éphémérides -


1994

En janvier 1994, John Vournous, 15 ans, assassine sa mère de 43 ans, puis se suicide par arme à feu à Dollard-des-Ormeaux.

En 1994, un génocide est commis au Rwanda. En 2000, le Parlement du Canada adopte la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre ; Désiré Munyaneza, un Rwandais de 30 ans, arrive à Toronto en 1997 et demande le statut de réfugié ; ce qui lui est refusé ; reconnu coupable par le juge André Denis de la Cour supérieure du Québec d'avoir violé des femmes, participé au massacre de centaines de personnes dans une église et battu, à l'aide de bâtons, des enfants qui étaient attachés dans des sacs, il est condamné le 29 octobre 2009 à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.

En 1994, le cadavre de Nathalie Dumont de Saint-Antoine-de-Tilly est découvert ; portée disparue en 1985 alors qu'elle n'avait que 17 ans, elle avait été assassinée ; en 2016, ce meurtre n'était pas encore résolu.

En 1994, le cadavre de Nancy Martins, 25 ans, de Dorval, est trouvé dans un bosquet situé près de la route 132 entre Napierville et Kahnawake sur la Rive-Sud de Montréal ; en décembre 1995, Gerald Jacobs, un mohawk, est reconnu coupable du meurtre non prémédité de Nancy Martin et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 14 ans de sa peine derrière les barreaux ; en 2006, il obtient une libération de jour et la permission de vivre dans une maison de transition à Kahnawake.

En 1994, Dan Tatu, un technicien dentaire bat mortellement sa femme et ses deux filles, puis, il se suicide dans leur résidence de Pointe-Claire ; déclaré non coupable pour aliénation mentale, il est interné dans une institution psychiatrique.

En 1994, Sophie Perron, 21 ans, une danseuse occasionnelle est décédée par intoxication au monoxide de carbonne dans la chambre numéro 1 du bar de danseuses nues appelé Nid Condor situé sur la route 112 à Granby et incendié par Stephane Maheu sur commande du chapitre de Sherbrooke du gang des Hells Angels parce que son propriétaire n'acceptait pas que les Hells y vendent des stupéfiants ; Marie-Claude Tremblay, qui dormait dans la chambre numéro 2, a subi le même sort. Stéphane Maheu , qui gérait le marché granbyen des stupéfiants chez les Hells Angels a plaidé coupable à l'accusation de complot pour meurtre et a été condamné à 18 ans de prison. (selon la déclaration de Sylvain Boulanger faite aux enquêteurs du projet SharQc).

En janvier 1994, Sylvain Bujold, un trafiquant de drogues, est tué possiblement par un certain Jean-Claude Bergeron.

Le 22 janvier 1994, Roger Arbic est assassiné dans le parc de stationnement de l'aéroport de Dorval par l'explosion d'une bombe qu'il tentait de poser sous une automobile ; selon la police, il aurait reçu le contrat dans le cadre de la lutte entre groupes de motards criminels.

Le 24 janvier 1994, Timothy Cobb est arrêté et accusé d'avoir le 19 janvier 1994, violé, étranglé, puis égorgé à l'aide d'un couteau X-acto, Sarah Dutil, 11 ans, de Verdun. Sarah avait été poignardée à un oeil et avait eu la gorge tranchée ; Sarah était la gardienne des enfants de la concubine de Cobb ; Cobb avait placé le cadavre dans un grand sac d'équipement de hockey et avait mis le tout dans un conteneur à déchet installé près de l'édifice d'appartement dans lequel il avait égorgé la jeune fille ; la mère de la jeune fille avait découvert son cadavre après qu'elle se soit rendue à l'appartement de sa fille ; elle n'a pas cru Cobb lorsque celui-ci lui a dit que Sarah avait quitté quelques heures plus tôt ; le 27 janvier 1994, Cobb reconnaît sa culpabilité à l'accusation du meurtre prémédité de Sarah Dutil et il est condamné à l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.
En juin 1993, alors que le procès de Cobb conduit devant un jury présidé par le juge Henry Steinberg avorte lorsque le juge Steinberg est promu à la Cour d'appel du Québec. Cette promotion empêche le juge Steinberg de conclure les procès qu'il présidait.
En juillet 2020, après 26 ans de détention, la Commission nationale des libérations conditionnelles refuse de libérer Cobb malgré que celui-ci soit éligible à une libération conditionnelle.

Le 14 février 1994, Henri Benoît, 65 ans, se rend chez Claudette Archambault, 51 ans, qui avait été son amie de coeur pendant 9 ans ; elle ne voulait plus le voir ; celle-ci lui ouvre la porte, il lui souhaite une bonne Saint-Valentin puis l'abat d'une balle à la tête ; reconnu coupable de meurtre prémédité, il est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; la Cour d'appel du Québec confirme le jugement et la condamnation ; en 2009, il demande une révision judiciaire en vertu du Code criminel qui permet à des condamnés à la prison à perpétuité de demander une libération conditionnelle avant terme si un jury de 12 citoyens le lui permet ; le 14 janvier 2010, le jury refuse d'accéder à sa demande malgré son âge avancé (81 ans) ; il pourra cependant formuler une nouvelle demande à la fin d'une période de 2 ans s'il le désire.

Le 22 mars 1994, vers 9 h 45, des voleurs, dont Maurice McIntyre, tuent Alain Labrie, 35 ans, un convoyeur de fonds de la compagnie Sécur lors d'une fusillade survenue au centre commercial Les Galeries de la Capitale à Québec ; Alain Labrie sortait de la succursale de la Banque de Montréal en poussant un chariot contenant trois sacs remplis d'argent (766 000 $). Maurice McIntyre, blessé à une jambe lors du vol, a été arrêté à Montréal ; sa blessure saignait abondamment et des échantillons de ce sang ont été recueillis par la police et ont par la suite permis de prouver la présence de McIntire sur les lieux du vol ; McIntyre a été condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux. En 2013, la Commission des libérations conditionnelles refuse de permettre sa libération anticipée. En juin 2020, lors d'une réunion dans l'unité d'habitation du secteur à sécurité minimum de la prison d'Archambault, une altercation verbale devient physique lorsqu'un codétenu frappe McIntire ; la réplique de celui-ci a été violente, occasionnant des blessures graves à la victime qui a perdu connaissance ; la victime a été ramenée inconsciente dans sa cellule et par la suite, d'autres détenus ont tenté de camoufler la scène en nettoyant le sang qui avait coulé sur le sol et, par la suite jeter les guenilles ensanglantées dans une autre poubelle que celle de l'unité. L'altercation a vu la cote de sécurité de McIntire revue à la hausse et toute possibilité de sortie de prison lui a été retirée. Jamais McIntire n'a dénoncé ses complices du vol de 766 000 $ le 22 mars 1994.

Le 28 mars 1994, Lisanne Manseau décède 3 jours après que sa mère, Sylvie Fortin, eut cessé de lui administrer de l'insuline alors qu'elle souffrait du diabète ; sa mère avait été avisée d'arrêter cette médication par la naturopathe, Louise Lortie, qui elle-même avait consulté l'archange Saint-Michel pour en arriver à cette recommandation ; en 2005, Lortie est reconnue coupable d'homicide involontaire et de négligence criminelle, mais elle décède le 29 août 2005 alors qu'elle devait recevoir sa sentence le 12 octobre suivant.

Le 9 avril 1994, Maurille Lepage, 82 ans, et son épouse, Béatrice Lavoie, 79 ans, sont battus à mort dans leur résidence de Val-Bélair ; en 2004, à la suite d'un procès subi conjointement, Shawn Denver Lambert et Pierre Lévesque sont reconnus coupables de ces deux meurtres ; le 29 septembre 2007, un banc de la Cour d'appel du Québec (Michel Robert, Benoît Morin, Lorne Giroux) ordonne la tenue de nouveaux procès pour les 2 accusés ; dans le cas de Shawn Denver Lambert, parce qu'on lui a refusé un procès en anglais et, dans le cas de Lévesque, parce que le juge de première instance a refusé de tenir un procès séparé de celui de Lambert.

Le 14 avril 1994, Dominic Paliotti, 24 ans, atteint par 5 balles dont 2 à la tête, décède sur le coup dans l'arrondissement de LaSalle à Montréal ; en 1996, Giuseppe Colangelo, une relation du gang de l'Ouest, qui avait été arrêté pour trafic de drogues en 1994, reconnaît sa culpabilité à l'accusation de meurtre non prémédité relativement au décès de Paliotti et est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux ; en avril 2005, Colangelo est libéré sous conditions.

Le 5 mai 1994, Tara Manning, 15 ans, est violée puis tuée de 51 coups de couteau dans sa chambre du domicile paternel sur la rue Pine à Dorval ; l'analyse du sperme trouvé dans le vagin de la victime permet d'identifier et de faire condamner Gregory Bromby, un jeune homme de 17 ans originaire de Haïti, comme l'auteur du meurtre ; Bromby qui n'avait pas accepté que la jeune fille l'ait rejeté et l'ait menacé d'appeler la police s'il tentait de la contacter de nouveau, s'était introduit par effraction dans le domicile des Manning ; le 3 mai 1997, Bromby qui a été jugé comme un mineur, est reconnu coupable de meurtre par un jury, puis il est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 10 ans de sa peine derrière les barreaux ; en 1999, la Cour d'appel maintient la décision du jury et la condamnation, mais Bromby clame toujours son innocence ; le 4 juillet 2007, alors que la Commission des libération conditionnelle examine la possibilité de sa remise en liberté d'un centre de détention de Saskatchewan, Bromby admet qu'il a violé et tué Tara Manning et de plus, il admet qu'il avait violé 4 autres jeunes femmes en les menaçant avec un couteau ; Bromby a déclaré qu'il n'était pas prêt à sortir de prison sans escorte ; le 18 janvier 2012, estimant que Bromby avait encore de la difficulté à contrôler sa colère contre les femmes, la Commission nationale des libérations conditionnelles refuse de tranférer Bromby dans une maison de transition. Le 25 février 2019, The Gazette rapporte que Michael Manning va se rendre à Vancouver pour décrire l'impact de ce meurtre sur sa vie et s'opposer à la libération Bromby, maintenant âgé de 42 ans, qui a purgé le minimum de 25 ans de prison pour meurtre et qui est détenu à la prison de Vancouver est éligible à une libération complète sur parole depuis le 5 mai 2005.
Le 6 mai 1994, Michel Audet assassine Françoise Barnes, la mère de son ex-conjointe, et Philippe Gauthier, le nouveau conjoint de son ex conjointe, puis se suicide à Papineauville.
Le 6 mai 1994, Sabina Mitchell, 18 ans, est étranglée et jetée dans la baignoire de son appartement à Montréal ; il n'y avait pas de signe d'entrée par effraction dans le logement dans lequel elle venait d'emménager avec son bébé ; la jeune femme avait été battue, puis étranglée par un homme dans l'entrée de l'édifice.
Le 14 juillet 1994, le cadavre de Pierre Daoust, une relation de la section des Death Riders du gang des Hells-Angels, est trouvé dans son commerce de pièces de moto du boulevard Henri-Bourassa à Rivières-des-Prairies ; il aurait été assassiné par des tueurs à gages présumément à la solde des Rock-Machine ; les armes du crime ont été trouvées dans la rue non loin du crime et le véhicule de fuite est trouvé incendié à quelques kilomètres du lieu du crime.
Le 16 juillet 1994, Marie-Chantal Desjardins, 10 ans, disparaît. Son cadavre est trouvé le 20 juillet 1994 dans un boisé situé derrière le centre commercial Place Rosemère ; elle avait été étranglée, puis jetée dans un fossé.
Le 30 juillet 1994, le cadavre de Dora Psyrri, 27 ans, est trouvé dans une ruelle de Montréal ; Dora, qui était une prostituée adepte de la drogue, avait été étranglée.
Le 2 août 1994, Guy Laflamme est assassiné à Beauport, Québec ; le 26 mars 2009, Gérald Gallant admet avoir tué Laflamme.
Le 24 août 1994, Nellie Bobbish est trouvée sans vie dans un logement du chemin de la Côte-des-Neiges à Montréal où elle cohabitait avec son ami de coeur Abdoulkadir Ali Musse ; elle avait reçu plusieurs coups de couteau ; Abdoulkadir Ali Musse a été aperçu alors qu'il quittait les lieux et n'a jamais été revu depuis. Il est toujours recherché le 17 mars 2016.
Le 6 septembre 1994, Maxime Jubert, 20 ans, disparaît à L'Île-Bizard ;
Quelques semaines après la disparition de Jubert, la police trouve son cadavre couvert de béton dans une fosse peu profonde creusée à l'arrière d'un chalet situé au nord de Saint-Jovite ; ce chalet appartenait au père de Thomas Hartmann ; ce dernier était un ami de Bassios.
Athanasios Bassios, 21 ans, est accusé du meurtre de Jubert.
Bassios et Hartmann étaient devenus amis alors qu'ils fréquentaient l'école supérieure privée West Island School à Dollard-des-Ormeaux. Hartmann aurait recruté Jubert pour un projet d'arnaque sur les détenteurs de cartes ATM. Après son arrestation, Hartmann déclare à la police que, dans les heures qui ont précédé l'assassinat de Jubert, il croyait que Bassios ne voulait que faire peur à Hartmann. Au cours du procès de Bassios, Hartmann fournit une autre version des faits et déclare qu'il avait abattu Jubert parce qu'il craignait qu'il révèlerait le complot à la police. Le 1er avril 1996, le jury reconnaît Bassios coupable de l'homicide prémédité de Maxime Jubert.
Le 25 novembre 1996, Hartmann reconnaît sa culpabilité à l'accusation réduite à homicide involontaire (manslaughter), puis il est condamné à 8 ans de prison en plus du temps passé en détention depuis son arrestation.
Le 4 octobre 1994, à 5 h 01, un appel téléphonique déclenche l'incendie de deux maisons jumelées à Morin Heights ; ces maisons appartenaient aux gourous de la secte du Temple solaire, Joseph Di Mambro et Luc Jouret ; bilan : 5 morts ; Colette et Jerry Genoud, de citoyenneté suisse qui se sont suicidés en absorbant des médicaments ; Antonio Dutoit son épouse, Nicky, et leur bébé, Christopher, avaient été poignardés quelques jours plus tôt par les deux suicidés parce que leur bébé était considéré comme l'antéchrist pour avoir été appelé du même prénom que le fils de Joseph Di Mambro.
Simultanément, 48 membres de la même secte, dont 4 québécois, se suicident ou sont assassinés ; à 17 h 12, 18 h 11 et 18 h 12, trois appels téléphoniques déclenchent l'incendie d'une ferme à Cheiry en Suisse ; 23 cadavres sont découverts dans les ruines dont la majorité avaient été tués par balles avant l'incendie ; à 21 h, un autre incendie allumé de la même manière enflamme des chalets à Grange-sur-Salvan en Suisse ; 25 personnes meurent dans cet incendie dont Luc Jouret et Joseph Di Mambro ; les autopsies des victimes révèlent qu'elles avaient été empoisonnées au curare avant l'incendie. Parmi les 48 personnes décédées en Europe ce jour-là, neuf étaient québécoises : Robert Ostiguy, maire de Richelieu et son épouse, Françoise, Joce-Lyne Grand'Maison, journaliste au Journal de Québec, Robert Falardeau, chef de l'Ordre au Québec, Jean-Pierre Vinet, ex-cadre de Hydro-Québec, sa conjointe, Pauline Lemonde et leur fille, Annie Brunnel, Martin Germain, un électricien de Québec, qui a réalisé le système de mise à feu, et son épouse, Cécile. Le 15 décembre 1995, seize personnes, membres de l'Ordre du Temple solaire, sont trouvées carbonisées à Saint-Pierre-de-Chérennes dans le Vercors en France. Le 22 mars 1997, suicide collectif à Saint-Casimir-de-Portneuf ; bilan : 5 morts, des adeptes de l'Ordre du Temple solaire dont 3 sont d'origine française (Didier Quèze, 39 ans, Chantal Goupillot, 39 ans, et la mère de cette dernière, Suzanne Druau, 63 ans), et 2 sont résidants de Val-David (Bruno Klaus, 49 ans, et Pauline Rioux, 54 ans).

Le 19 octobre 1994, Maurice Lavoie, un associé du gang des Hells-Angels, est abattu par Patrick Call lorsqu'il arrive à sa résidence de Repentigny ; Call, un tueur à gages à la solde de l'Alliance, est arrêté peu après dans la région.
Le 28 octobre 1994, Sylvain «Le Blond» Pelletier, un membre des Rock-Machine, est assassiné par l'explosion d'une bombe télécommandée placée sous le siège du conducteur de sa Jeep Cherokee dans le stationnement de son logement de la rue Notre-Dame Est à Repentigny.
Le 4 novembre 1994, Daniel Bertrand, un associé des Rock-Machine, est abattu par mitraillette au Saint-4 Bar de la rue Sainte-Catherine à Montréal.
Le 22 novembre 1994, Richard Lavallée, un gardien de la compagnie Secur est tué en plein jour dans un magasin Provigo de l'avenue Monkland dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce de Montréal ; le compagnon de Lavallée, John Rosen est blessé par balle au cours de l'incident. Claude Ranger et John Bigelow sont les deux bandits qui tentaient un vol à mai armée dans le magasin. Ces bandits ont abattu Lavallée de balles tirées dans le dos alors qu'il y avait plusieurs clients dans le magasin. En février 1995, Claude Ranger est arrêté pour un autre crime et il se fait témoin pour la Couronne. ; il fournit une déclaration qui conduit à l'arrestation de James Bigelow et Peter Pompeo en mai 1995. Ranger a déclaré que James avait planifié le vol et organisé la fuite en s'assurant qu'il pourrait faire sauter une bombe télécommandée si nécessaire. Dès le début, le plan a consisté à tuer les gardiens avant de voler l'argent des caisses.
Le 5 décembre 1994, Bruno Bandiera, membre de la section des Rockers des Hells-Angels de Montréal, est assassiné par l'explosion d'une bombe posée dans son automobile de marque Plymouth Voyageur ; il était à 500 m du repaire des Rockers à Longueuil.
Le 16 décembre 1994, Éric Arpin, 9 ans, est assassiné à Magog ; son cadavre est abandonné dans un tunnel piétonnier sous une voie ferrée prés de la rue Stanley à Magog ; le 20 décembre 1994, les frères Serge et Camille Noël sont accusés de ce meurtre ; comme leurs procès sont tenus séparément, Camille Noël témoigne au procès de son frère qui est acquitté ; le procureur de la couronne se sert de ce témoignage contre lui au cours de son procès à l'issue duquel il est reconnu coupable et condamné à l'emprisonnement à perpétuité en 1995 ; en 2001, la Cour d'appel, dans un jugement majoritaire, refuse d'ordonner la tenue d'un nouveau procès ; la Cour suprême du Canada ordonne la tenue d'un nouveau procès le 31 octobre 2002 ; le 13 mars 2003, Camil Noël admet sa culpabilité à l'accusation réduite de meurtre non prémédité et le juge John Gomery le condamne à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 18 ans de sa peine derrière les barreaux. Le 27 septembre 2008, Camille Noël est trouvé mort dans sa cellule de la prison de Port-Cartier; il s'agit d'une mort naturelle.


  • Éphémérides -


1994




En janvier 1994, John Vournous, 15 ans, assassine sa mère de 43 ans, puis se suicide par arme à feu à Dollard-des-Ormeaux.

En janvier 1994, Sylvain Bujold, un trafiquant de drogues, est tué par Jean-Claude Bergeron.

Le 22 janvier 1994, Roger Arbic est assassiné dans le parc de stationnement de l'aéroport de Dorval par l'explosion d'une bombe qu'il tentait de poser sous une automobile ; selon la police, il aurait reçu le contrat dans le cadre de la lutte entre groupes de motards criminels.

Le 24 janvier 1994, Timothy Cobb est arrêté et accusé d'avoir violé, étranglé, puis égorgé à l'aide d'un couteau X-acto, Sarah Dutil, 11 ans, qui était la gardienne des enfants de sa concubine ; Cobb avait placé le cadavre dans un sac d'équipement de hockey et l'avait mis dans un conteneur à déchet ; il plaide coupable à l'accusation de meurtre prémédité et est condamné à l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.

Le 14 février 1994, Henri Benoît, 65 ans, se rend chez Claudette Archambault, 51 ans, qui avait été son amie de coeur pendant 9 ans ; elle ne voulait plus le voir ; celle-ci lui ouvre la porte, il lui souhaite une bonne Saint-Valentin puis l'abat d'une balle à la tête ; reconnu coupable de meurtre prémédité, il est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; la Cour d'appel du Québec confirme le jugement et la condamnation ; en 2009, il demande une révision judiciaire en vertu du Code criminel qui permet à des condamnés à la prison à perpétuité de demander une libération conditionnelle avant terme si un jury de 12 citoyens le lui permet ; le 14 janvier 2010, le jury refuse d'accéder à sa demande malgré son âge avancé (81 ans) ; il pourra cependant formuler une nouvelle demande à la fin d'une période de 2 ans s'il le désire.

Le 28 mars 1994, Lisanne Manseau décède 3 jours après que sa mère, Sylvie Fortin, eut cessé de lui administrer de l'insuline alors qu'elle souffrait du diabète ; sa mère avait été avisée d'arrêter cette médication par la naturopathe, Louise Lortie, qui elle-même avait consulté l'archange Saint-Michel pour en arriver à cette recommandation ; en 2005, Lortie est reconnue coupable d'homicide involontaire et de négligence criminelle, mais elle décède le 29 août 2005 alors qu'elle devait recevoir sa sentence le 12 octobre suivant.

Le 9 avril 1994, Maurille Lepage, 82 ans, et son épouse, Béatrice Lavoie, 79 ans, sont battus à mort dans leur résidence de Val-Bélair ; en 2004, à la suite d'un procès subi conjointement, Shawn Denver Lambert et Pierre Lévesque sont reconnus coupables de ces deux meurtres ; le 29 septembre 2007, un banc de la Cour d'appel du Québec (Michel Robert, Benoît Morin, Lorne Giroux) ordonne la tenue de nouveaux procès pour les 2 accusés ; dans le cas de Shawn Denver Lambert, parce qu'on lui a refusé un procès en anglais et, dans le cas de Lévesque, parce que le juge de première instance a refusé de tenir un procès séparé de celui de Lambert.

Le 14 avril 1994, Dominic Paliotti, 24 ans, atteint par 5 balles dont 2 à la tête, décède sur le coup dans l'arrondissement de LaSalle à Montréal ; en 1996, Giuseppe Colangelo, une relation du gang de l'Ouest, qui avait été arrêté pour trafic de drogues en 1994, plaide coupable à l'accusation de meurtre non prémédité relativement au décès de Paliotti et est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux ; en avril 2005, Colangelo est libéré sous conditions.

Le 5 mai 1994, Tara Manning, est violée puis tuée de 51 coups de couteau dans sa chambre du domicile paternel sur la rue Pine à Dorval ; l'analyse du sperme trouvé dans le vagin de la victime permet d'identifier et de faire condamner Gregory Bromby, un jeune homme de 17 ans originaire de Haïti, comme l'auteur du meurtre ; Bromby, qui n'avait pas accepté que la jeune fille l'ait rejeté et l'ait menacé d'appeler la police s'il tentait de la contacter de nouveau, s'était introduit par effraction dans le domicile des Manning ; le 3 mai 1997, Bromby qui a été jugé comme un mineur, est reconnu coupable de meurtre par un jury, puis il est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 10 ans de sa peine derrière les barreaux ; en 1999, la Cour d'appel maintient la décision du jury et la condamnation, mais Bromby clame toujours son innocence ; le 4 juillet 2007, alors que la Commission des libération conditionnelle examine la possibilité de sa remise en liberté, Bromby admet qu'il a violé et tué Tara Manning et de plus, il admet qu'en plus de Tara Manning, il avait violé 4 autres jeunes femmes en les menaçant avec un couteau ; Bromby a déclaré qu'il n'était pas prêt à sortir de prison sans escorte ; le 18 janvier 2012, estimant que Bromby avait encore de la difficultés à contrôler ses colères contre les femmes, la Commission nationale des libérations conditionnelles refuse de tranférer Bromby dans une maison de transition

Le 6 mai 1994, Michel Audet assassine la mère de son ex-conjointe, Françoise Barnes, et le nouveau conjoint de son ex conjointe, Philippe Gauthier, puis se suicide à Papineauville.

Le 6 mai 1994, Sabina Mitchell, 18 ans, est étranglée et jetée dans la baignoire de son appartement à Montréal ; il n'y avait pas de signe d'entrée par effraction dans le logement dans lequel elle venait d'emménager avec son bébé ; la jeune femme avait été battue, puis étranglée par un homme dans l'entrée de l'édifice.

Le 14 juillet 1994, le cadavre de Pierre Daoust, une relation de la section des Death Riders du gang des Hells-Angels, est trouvé dans son commerce de pièces de moto du boulevard Henri-Bourassa à Rivières-des-Prairies ; il aurait été assassiné par des tueurs à gages présumément à la solde des Rock-Machine ; les armes du crime ont été trouvées dans la rue non loin du crime et le véhicule de fuite est trouvé incendié à quelques kilomètres du lieu du crime.

Le 16 juillet 1994, Marie-Chantal Desjardins, 10 ans, disparaît. Son cadavre est trouvé le 20 juillet 1994 ; elle avait été étranglée et jetée dans un fossé.

Le 30 juillet 1994, le cadavre de Dora Psyrri, 27 ans, est trouvé dans une ruelle de Montréal ; Dora, qui était une prostituée adepte de la drogue, avait été étranglée.

Le 2 août 1994, Guy Laflamme est assassiné à Beauport, Québec ; le 26 mars 2009, Gérald Gallant admet avoir tué Laflamme.

Le 24 août 1994, Nellie Bobbish est trouvée sans vie dans un logement du chmin de la Côte-des-Neiges à Montréal où elle cohabitait avec son ami de coeur Abdoulkadir Ali Musse ; elle avait reçu plusieurs coups de couteau ; Abdoulkadir Ali Musse a été apperçu alors qu'il quittait les lieux et n'a jamais été revu depuis. Il est toujours recherché le 17 mars 2016.

Le 4 octobre 1994, à 5 h 01, un appel téléphonique déclenche l'incendie de deux maisons jumelées à Morin Heights ; ces maisons appartenaient aux gourous de la secte du Temple solaire, Joseph Di Mambro et Luc Jouret ; bilan : 5 morts ; Colette et Jerry Genoud, de citoyenneté suisse qui se sont suicidés en absorbant des médicaments ; Antonio Dutoit son épouse, Nicky, et leur bébé, Christopher, avaient été poignardés quelques jours plus tôt par les deux suicidés parce que leur bébé était considéré comme l'antéchrist pour avoir été appelé du même prénom que le fils de Joseph Di Mambro.
En même temps, en Suisse, 48 membres de la même secte, dont 4 québécois, se suicident ou sont assassins; à 17 h 12, 18 h 11 et 18 h 12, trois appels téléphoniques déclenchent l'incendie d'une ferme à Cheiry en Suisse ; 23 cadavres sont découverts dans les ruines dont la majorité avaient été tués par balles avant l'incendie ; à 21 h, un autre incendie allumé de la même manière enflamme des chalets à Grange-sur-Salvan en Suisse ; 25 personnes meurent dans cet incendie dont Luc Jouret et Joseph Di Mambro ; les victimes avaient été empoisonnées au curare avant l'incendie. Parmi les 48 personnes décédées en Europe ce jour-là, neuf étaient québécoises : Robert Ostiguy, maire de Richelieu et son épouse, Françoise, Joce-Lyne Grand'Maison, journaliste au Journal de Québec, Robert Falardeau, chef de l'Ordre au Québec, Jean-Pierre Vinet, ex-cadre de Hydro-Québec, sa conjointe, Pauline Lemonde et leur fille, Annie Brunnel, Martin Germain, un électricien de Québec, qui a réalisé le système de mise à feu, et son épouse, Cécile. Le 15 décembre 1995, seize personnes, membres de l'Ordre du Temple solaire, sont trouvées carbonisées à Saint-Pierre-de-Chérennes dans le Vercors en France. Le 22 mars 1997, suicide collectif à Saint-Casimir-de-Portneuf ; bilan : 5 morts, des adeptes de l'Ordre du Temple solaire dont 3 sont d'origine française (Didier Quèze, 39 ans, Chantal Goupillot, 39 ans, et la mère de cette dernière, Suzanne Druau, 63 ans), et 2 sont résidants de Val-David (Bruno Klaus, 49 ans, et Pauline Rioux, 54 ans).
Le 19 octobre 1994, Maurice Lavoie, un associé des Hells-Angels, est abattu par Patrick Call lorsqu'il arrive à sa résidence de Repentigny ; Call, un tueur à gages à la solde de l'Alliance, est arrêté peu après dans la région.
Le 28 octobre 1994, Sylvain «Le Blond» Pelletier, un membre des Rock-Machine, est assassiné par l'explosion d'une bombe télécommandée placée sous le siège du conducteur de sa Jeep Cherokee dans le stationnement de son logement de la rue Notre-Dame Est à Repentigny.
Le 4 novembre 1994, Daniel Bertrand, un associé des Rock-Machine, est abattu par mitraillette au Saint-4 Bar de la rue Sainte-Catherine à Montréal.
Le 22 novembre 1994, Richard Lavallée, un gardien de la compagnie Secur est tué en plein jour dans un magasin Provigo de l'avenue Monkland dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce de Montréal ; le compagnon de Lavallée, John Rosen est blessé par balle au cours de l'incident. Claude Ranger et John Bigelow sont les deux bandits qui tentaient un vol à mai armée dans le magasin. Ces bandits ont abattu Lavallée de balles tirées le dos alors qu'il y avait plusieurs clients dans le magasin. En février 1995, Claude Ranger est arrêté pour un autre crime et il se fait témoin pour la Couronne. ; il fournit une déclaration qui conduit à l'arrestation de James Bigelow et Peter Pompeo en mai 1995. Ranger a déclaré que James avait planifié le vol et organisé la fuite en s'assurant qu'il pourrait faire sauter une bombe télécommandée si nécessaire. Dès le début, le plan a consisté à tuer les gardiens avant de voler l'argent des caisses.
Le 5 décembre 1994, Bruno Bandiera, membre de la section des Rockers des Hells-Angels de Montréal, est assassiné par l'explosion d'une bombe posée dans son automobile de marque Plymouth Voyageur ; il était à 500 m du repaire des Rockers à Longueuil.
Le 16 décembre 1994, Éric Arpin, 9 ans, est assassiné à Magog ; son cadavre est abandonné dans un tunnel piétonnier sous une voie ferrée prés de la rue Stanley à Magog ; le 20 décembre 1994, les frères Serge et Camille Noël sont accusés de ce meurtre ; comme leurs procès sont tenus séparément, Camille Noël témoigne au procès de son frère qui est acquitté ; le procureur de la couronne se sert de ce témoignage contre lui au cours de son procès à l'issue duquel il est reconnu coupable et condamné à l'emprisonnement à perpétuité en 1995 ; en 2001, la Cour d'appel, dans un jugement majoritaire, refuse d'ordonner la tenue d'un nouveau procès ; la Cour suprême du Canada ordonne la tenue d'un nouveau procès le 31 octobre 2002 ; le 13 mars 2003, Camil Noël admet sa culpabilité à l'accusation réduite de meurtre non prémédité et le juge John Gomery le condamne à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 18 ans de sa peine derrière les barreaux. Le 27 septembre 2008, Camille Noël est trouvé mort dans sa cellule de la prison de Port-Cartier; il s'agit d'une mort naturelle.


  • Bibliographie -


Allô Police (Hebdomadaire de Montréal)
Death Dealers (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1999)
Hells-Angels at War (Yves Lavigne, Harper-Collins Publishers, 1999)
Hells-Angels: Into the Abyss (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1996)
Hell's Angels: Taking Care of Business (Yves Lavigne, HarperCollins Publishers, 1987).
La Filière canadienne (Jean-Pierre Charbonneau, Les Éditions de l'homme, 1975).
La Petite histoire du crime au Québec (Hélène Andrée Bizier. Éditions internationales Alain Stanké, 1981).
Meurtres en série et de masse - Dynamique sociale et politique (Richard Poulin et Uanick Dulong. Éditions Sisyphe, 2009).
Iced: A History of Organized Crime in Canada (Stephen Schneider).

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