L'Île-d'Anticosti (municipalité et parc national)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Superficie - 7 923,16 km2 (longueur maximale : 222 km ; largeur maximale : 56 km) comparé à l'Ïle-du Prince-Edward (5 600 km2).
  • Gentilé - Anticostien, ienne.

Principale agglomération - Port-Menier.

  • Éphémérides -


-9000 Fonte du glacier Laurentidien qui libère l'île d'Anticosti et la côte-nord du golfe du Saint-Laurent à l'est de la rivière Saint-Augustin.
1534 (25 juillet 1534) Parti de la baie de Gaspé, Jacques Cartier longe l'île mais n'y aborde pas.
1535 (15 août 1535) Jacques Cartier longe l'île et la nomme «L'Assumption», puis se dirigea ves le rivage gaspésien de Mont-Louis.
1542 Escale de Roberval qui la nomme «L'Assencion».
1603 Escale de Samuel de Champlain qui la nomme Anticosty.
1680 (Mars 1680) Concession de l'île d'Anticosti en seigneurie par le gouverneur Frontenac et l'intendant Duchesneau à Louis Jolliet d'Anticosti en reconnaissance de son exploration du Mississipi. Joliet y construit un fort.
1687 12 personnes habitenrtl'île : Louis Jolliet, 42 ans, sa femme, Claire Bissot, 23 ans ; leurs 4 enfants, 5 serviteurs et une servante ; il y a 2 arpents défichés autour de la maison, 2 bêtes à cornes, 6 fusils ; Jolliet exploite une pêcherie à Mingan où il a fait bâtir une maison et un magasin ; la morue y abonde ainsi que le saumon et le loup-marin.
1690 (Automne 1690) L'amiral Phips et sa flotte s'emparent de la barque de Jolliet d'Anticosti et fait prisonnières sa femme Claire Bissot et sa belle-mère, Marie Couillard, veuve de François Bissot et épouse de Jacques de Lalande.
1692 Deux navires anglais détruisent établissements de pêche de Mingan et de l'île d'Anticosti.
1700 (Entre le 4 mai et le 15 mai) Au décès de Louis Jolliet d'Anticosti, ses biens sont partagés entre Jean-Baptiste Jolliet, qui prend la seigneurie des îles et de la terre ferme de Mingan, Charles Jolliet qui prend la plus grande partie de l'île d'Anticosti, et Claire Jolliet, épouse de Joseph Fleury de La Gorgendière, qui prend le reste de l'île d'Anticosti.
1736 (14 novembre 1736) Naufrage du navire La Renommée au fond d'une baie au sud de l'île.
1763 Après la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais, l'île est annexée à la colonie britannique de New Foundland.
1768 Par le traité de Paris, l'île est annexée à Terre-Neuve.
1774 L'île revient au Canada et est cédée à des compagnies qui font faillite en tentant de la coloniser.
1778-1789 Les parts de la seigneurie de Charles Jolliet et des héritiers de Claire Jolliet de La Gorgendière aboutissent dans les mains de William Grant, époux de Catherine Fleury de La Gorgendière (1/2), Thomas Dunn (1/4) et Peter Stuart (1/4).
1796 Naufrage d'une frégate à la pointe sud de l'île ; elle transportait lord Dorchester.
1805 Décès de William Grant sans héritier.
1808 L'île est annexée à Terre-Neuve.
(30 juillet 1808) La part de l'île (1/2) appartenant à la succession vacante de William Grant est vendue par le shérif à Patrick Langan.
1825 L'île revient sous la compétence du Bas-Canada en vertu d'une loi du Parlement britannique.
1826 (4 janvier) Au décès de Patrick Langan, sa part (1/2) est divisée parmi ses héritières, Maria Langan Johnson (1/6), Charlotte Langan Forsyth (1/6) et Julia Langan Leslie (1/6).
(4 juillet) Maria Langan Johnson vend sa part de la seigneurie (1/6) à sa soeur Charlotte Langan Forsyth.
1828-1899 On compte 138 naufrages sur les côtes de l'île.
1828 (Novembre 1828) Le vaisseau Granicus s'échoue sur la partie Est de l'île ; les 30 passagers et membres d'équipage peuvent atterrir et se réfugient près de la baie au Renard (Fox Bay) ; ils se nourissent à même les provisions du navire échoué.
1831 Construction d'un phare (hauteur de 28,65 m) par le Gouvernement du Bas-Canada à l'extrémité de la pointe sud-ouest de l'île; le premier gardien du phare est John Elias Hammond.
1835 Construction d'un phare (hauteur de 30,17 m) par le Gouvernement du Bas-Canada à l'extrémité de la pointe est de l'île (pointe aux Bruyères).
1840 Eddy Pope prend charge du phare de la pointe est.
1854 (18 décembre 1854) Abolition du régime seigneurial.
1857 Eddy Pope junior prend charge du phare de la pointe est.
1858 Construction d'un phare (hauteur de 34,12 m) par le Gouvernement du Canada-Uni à l'extrémité de la pointe ouest de l'île ; son premier gardien est David Ballantyn.
1863 Louis Malouin est chargé de l'entretien du phare de la pointe ouest.
1864 (23 janvier) La seigneurie appartient à H.G. Forsyth (5/12), James Leslie (1/12), aux héritiers de Peter Stuart (3/12) et aux héritiers de Thomas Dunn (3/12).
1871 Construction d'un phare (hauteur de 22,86 m) par le Gouvernement du Canada à l'extrémité de la pointe sud de l'île ; son premier gardien est David Têtu.
1874 Charlotte Langan Forsyth cède un sixième de l'île à la Anticosti Island Company qui fait une tentative d'établissement sur la pointe nord-est de l'île avec des colons venus de Port-aux-Basques, Terre-Neuve.
1876 Construction d'une chapelle à l'Anse-aux-Fraises par une vingtaine de familles acadiennes venues de Shippagan (Doucet, Bezeau, Poulin, Noël, Duguay, Boudreau).
1880 (Mars) Un incendie détruit la chapelle de l'Anse-aux-Fraises.
1882 Érection canonique de la paroisse Notre-Dame-de-L'Assomption.
1884 (10 septembre) Vente par licitation des parts de la seigneurie détenues par les héritiers de Thomas Dunn (1/4), The Anticosty Island Company (1/6), des héritiers de Charlotte Langan Forsyth (1/6), de Julia Langan Leslie (1/6) et de Peter Stuart (1/4) à Francis W. Stockwell qui devient ainsi propriétaire de l'île entière; vente d'une partie de l'île (1/3) au baron Headly qui la revend à Thomas G. Stockwell. La seigneurie appartient donc à Thomas G. Stockwell (1/3) et à Francis W. Stockwell (2/3).
1888 (3 juillet) Francis W. Stockwell et Thomas G. Stockwell vendent l'île à la société appelée The Governor and Company of the Island of Anticosti.
1889 (12 novembre) Vente de 10 sites au gouvernement du Canada qui veut y ériger des phares.
1895
Herbert Pope prend charge du phare de la Pointe Est.
(16 décembre 1895) À la suite de la faillite de la société «The Governor and Company of the Island of Anticosti», l'île est vendue par le liquidateur au prix de 125 000 $ au chocolatier français Henri-Émile-Anatole Menier (1853-1914) qui rêve d'en faire sa réserve sportive privée pour la chasse et la pêche.
1896
Monsieur Menier tente de fonder un établissement au fond de la baie Sainte-Claire et fait construire une gigantesque villa d'inspiration scandinave pourvue de 12 chambres à coucher et de salles de bain en marbre ; puis il fait construire une soixantaine de maisons vert-olive avec toit rouge en demi-croupe éloignées de 100 pieds les unes des autres pour éviter les conflagrations. Une chapelle, une école et un hôpital furent construits autour de la résidence du gouverneur de l'île,
1897 150 ou 250 chevreuils (cerfs de Virginie) sont capturés en Gaspésie, puis lâchés sur l'île en même temps que des renards roux.
1899
Grace Pope prend charge du phare de la pointe est de l'île.
1900 Monsieur Menier fonde une agglomération qu'il appelle Baie-Ellis ; cette agglomération deviendra plus tard Port-Menier.
1904
Construction du château Menier au fond de la baie de Gamache.
1913
(6 septembre) Au décès d'Henri-Émile-Anatole Menier, l'île passe par testament à son frère Gaston-Émile-Henri Menier.
1925
Arrivée sur l'île de quelques soeurs de la charité de Québec.
1923
La population de l'île est de 525 habitants.
1926
(Août) Gaston-Émile-Henri Menier vend l'île au prix de 6,5 milions $ à la compagnie Anticosti Corporation, propriété conjointe des compagnies St. Maurice Valley Corporation, Wayagamack Pulp and Paper et Port-Alfred Pulp and Paper.
Monsieur Menier se réserve cependant pour 10 ans le droit exclusif de pêche au saumon sur la rivière Jupiter.
Anticosti Corporation passera aux mains de la Canada Power and Paper Corporation.
1927
La population de l'île atteint 4 000 habitants. On y trouve des Arsenault, Barriau, Bezeau, Boudreau, Cabot, Doucet, Duguay, Fournier, Girard, Goudreau, Landry, Lapierre, Leblanc, Lejeune, Lelièvre, Martin, Noël, Plourde, Poirier, Poulin, Richard, Roy, Tremblay etc ainsi que des Suédois, des Norvégiens et des Madeleiniens qui passaient l'hiver dans les chantiers de l'île.
1932
(1er juin) La Canada Power and Paper Corporation, propriétaire de l'île, s'associe avec d'autres compagnies papetière et devient la Consolidated Pulp and Paper Corporation.
1937
La Consolidated Pulp and Paper Corporation met l'île en vente ; un groupe de financiers allemands fait une offre d'achat à la Consolidated.
(Novembre et décembre 1937) Un groupe d'ingénieurs et de comptables allemands viennent visiter l'île pour officiellement décider s'il y a un intérêt pour les financiers allemands de l'acquérir. Un certain William Glyn, qui se dit journaliste international, prétend avoir entendu les Allemands, alors logés à l'Hôtel Mont-Royal de la rue Peel à Montréal, discuter de leur véritable plan qui serait de construire une base de sous-marins à l'extrémité de l'île ; il avise le Gouvernement du Canada que, selon lui, les visiteurs de l'île sont en réalité des officiers militaires et experts en fortification allemands dont plusieurs sont près d'Hitler lui-même ; il réclame que le président de Consolidated, L.J. Belnap, soit accusé de trahison.
1938
(Septembre) L'offre d'achat de l'île faite par les Allemands expire sans que la Consolidated n'y ait acquiescé.
1942
(11 septembre) Un sous-marin U-Boat allemand torpille la corvette canadienne HMCS Charlottetown qui coule au large de l'île ; bilan : 9 marins canadiens tués.
1949 Ouverture des registres de la paroisse.
1953 (3 octobre) La compagnie Consolidated Pulp & Paper, propriétaire du Château Menier ordonne de l'incendier.
1964 Naufrage du vapeur Fayette-Brown sur la côte sud de l'île dans une baie à laquelle on donnera le nom de Baie de Fayette-Brown en 1974.
1967 (30 mars) Au moment du regroupement des papetières Consolidated Pulp and Paper Corporation et Bathurst Paper Company, la propriété de l'île passe à la compagnie Consolidated Bathurst Ltd.
1968 (14 août) Fondation de la Caisse populaire de L'Île-d'Anticosti.
1969 Fondation de la Société québécoise d'initiative pétrolière-SOQUIP par le Gouvernement du Québec.
1970 Le puits Arco Anticosti est foré dans le shale de Macasty ; les résultats indiquent que le shale pourrait potentiellement être une formation productrice riche en pétrole et hydrocarbures légers sur les permis d'exploration de la compagnie Junex.
Le shale (terme anglais) est une roche sédimentaire détritique litée, à grain très fin. Ce terme s'applique aux roches argileuses ou marneuses, voire aux schistes sédimentaires qui peuvent contenir du gaz naturel, contrairement aux schistes de type métamorphique qui ont subi des conditions de température situées entre 250 ·C et 300 ·C, laissant s'échapper le méthane, principale composante du gaz naturel. (Wikipédia)
En anglais, le terme shale réfère au schiste argileux selon cette référence, alors que le Dictionnaire des Sciences de la Terre des Presses de l'Université d'Oxford (3e édition) décrit le shale comme étant une roche sédimentaire fossilisée, à grains fins (composée d'argile ou de limon de compositions minérales non-spécifiées). Il peut être allié à un adjectif tel que : shale noir, shale « papier », shale gazeux.
1974 (15 décembre) Achat de l'île, au prix de 23 780 000 $, par le gouvernement du Québec qui veut ainsi éviter que Power Corporation, actionnaire principal de Consolidated Bathurst Ltd, la vende au gouvernement fédéral.
(1980-1982) On compte 3 naufrages sur les côtes de l'île dont celui du chalutier de bois Le Calou à la Pointe Ouest, près du phare, en 1982.
1984 (1 janvier 1984) Constitution de la municipalité de L'Île-d'Anticosti.
1990 La population de L'Île-d'Anticosti est de 335 habitants.
1990 La population de L'Île-d'Anticosti est de 264 habitants.
1997 Hydro-Québec crée la sa division Gaz et pétrole (HQGP).
1998-1999 La compagnie pétrolière Shell fore 5 puits sur l'île d'Anticosti et abandonne son projet faute d'y avoir trouvé du pétrole.
2000 La population de L'Île-d'Anticosti est de 281 habitants.
2003-2007 Hydro-Québec investit 9,8 M $ en travaux d'exploration pétrolière sur l'île ; après avoir dépensé 9,8 M $ en travaux d'exploration, le Gouvernement du Québec déclare qu'il n'y a pas de pétrole dans le sous-sol de l'île.
2005
Le gouvernement du Québec dirigé par Jean Charest, démantèle la division gaz et pétrole d'Hydro-Québec.
2008
(28 janvier 2008) Hydro-Québec vend ses droits pétroliers (35 permis d'exploration sur 6 381 km2) sur l'île d'Anticosti à la compagie Petrolia ; la contrepartie est une redevance prioritaire à Hydro-Québec qui refuse de divulguer la teneur de l'entente ; le siège social de Petrolia est à Rimouski, mais le principal actionnaire de Petrolia est Pilatus Energy AG de Suisse.
2009
La compagnie Petrolia devient partenaire de la compagnie Corridor Resources, une entreprise qui veut exploiter le gisement pétrolier extra-côtier Old Harry dans le golfe du Saint-Laurent ;
2010
La population de la municipalité est de 261 habitants.
Petrolia entreprend 4 forages d'exploration pétrolière sur le centre et l'est de l'île d'Anticosti.
2011
(11 février 2011) Le quotidien Le Devoir rapporte qu'après avoir effectué 3 forages, la compagnie Corridor Resources de Halifax a découvert un gisement de pétrole dans le schiste argileux de l'île d'Anticosti.
(28 juin 2011) Le journal Le Devoir rapporte qu'une firme spécialisée en évaluation des réserves pétrolières, Sproule Associates Limited, établit qu'il y a de 19,8 à 48,2 milliards de barils de pétrole le meilleur estimé du volume de pétrole sur les permis (6 070 km2) où l'entreprise Petrolia détient un intérêt sur l'île d'Anticosti dans les shales de Macasty ; selon l'estimation basse, le volume se situerait à 19,8 milliards de barils ; selon l'estimation haute, le volume se situerait à 48,2 milliards de barils.
(28 septembre 2011) La compagnie Junex propriétaire de 5 permis d'exploration (94 403 hectares), annonce que le sous-sol de l'île pourrait contenir pas moins de 12,2 milliards de barils de pétrole selon la meilleure estimation de la firme texane Netherland, Sewell and Associates.
(19 novembre 2011) L'Auberge de Port-Menier est totalement détruite par les flammes ; cette auberge appartenait et était gérée par la Société des établissements de plein-air du Québec-SÉPAQ. Le bâtiment incendié avait d'abord servi de logement aux travailleurs forestiers de la compagnie Consolidated-Bathurst quand celle-ci était propriétaire de l'île.
2012
(20 janvier 2012) Corridor Resources , le promoteur du projet de forage Old Harry, demande le report de l'étude d'impacts qui devait débuter dans les jours suivants. La compagnie demande que l'Office suspende les permis d'exploration afin que les délais cessent de courir.
(18 avril 2012) La Presse révèle qu'Hydro-Québec ignorait le potentiel des gisements pétroliers sur l'île qui s'élèveraient à 3 000 milliards de baril de pétrole non conventionnels.
(20 septembre 2012) Après avoir été assermentée au poste de ministre des Richesses naturelles, Martine Ouellet déclare qu'il est encore trop risqué pour permettre un jour l'exploitation des gaz de schistes au Québec et propose au gouvernement dirigé par Pauline Marois d'imposer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste ; madame Marois explique que madame Ouellet craint qu'il y ait des risques qui soient difficilement acceptables et qu'il faudrait qu'il y ait une étude du Bureau d'audience publique sur l'environnement-BAPE pour avoir un portrait indépendant sur les impacts environnementaux de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste. Madame Ouellet affirme qu'elle opterait pour un moratoire permanent quand elle dit : «Je ne vois pas le jour où des technologies permettront une exploitation sécuritaire». (La Presse, 21 septembre 2012, page A3).
(8 novembre 2012) La ministre Ouellet a obtenu l'entente du 28 janvier 2008 entre Hydro-Québec et Petrolia, mais, comme Hydro Québec et le gouvernement libéral avant elle, elle refuse de la rendre publique en invoquant la clause de confidentialité qui s'y trouve.
2013 La population de l'île varie de 150 à 220 habitants dont la moitié sont originaires de l'île et l'autre moitié sont venus de l'extérieur.
(Avril 2013) Le Gouvernement du Québec s'entend avec la société Petrolia pour l'exploration pétrolière ou gazière sur l'île d'Anticosti. Le gouvernement du Québec investira 35 % du capital action d'une compagnie formée avec Petrolia pour explorer l'île.
(1er mai 2013) Hydro-Québec et Petrolia s'entendent pour divulguer la teneur de l'entente secrète qui les lie au sujet de la cession des droits pétroliers sur l'île.
On croit qu'il y aurait entre 30 et 50 milliards de barils dans les shistes de Macasty dont environ 5 % pourraient être extraits.
Les compagnies Royal Dutch Shell, Imperial Oil, Atlantic Richfield et autres avaient exploré l'île avant que Petrolia le fasse.
2014
(Février 2014) Le Gouvernement du Québec annonce son engagement d'explorer le sous-sol de l'îÎe-d'Anticosti.
(7 avril 2014) Les libéraux dirigés par Philippe Couillard remportent les élections générales au Québec et seront appelés à former le prochain gouvernement du Québec. Au cours de la campagne électorale, Philippe Couillard avait indiqué qu'il préférait être en possession d'une étude du Bureau d'audience publique sur l'environnement avant que ne commencent les travaux d'exploration pétrolière ou gazière sur l'île.
(9 avril 2014) Myron Tétreault, le président de Petrolia annonce qu'il prendra les moyens nécessaires pour que le nouveau gouvernement le laisse procéder à l'exploration pétrolière et gazière sur l'île.
(4 novembre 2014) Le quotidien La Presse révèle que Junex n'a pas réussi à intéresser un partenaire privé d'investir dans l'exploration pétrolière sur l'île ; le Gouvernement du Québec avait promis d'investir 45 millions $ sur les propriétés détenues par Junex à la condition que celle-ci s'associe à un partenaire privé.
La compagnie Hydrocarbure Anticosti (Pétrolia, Corridor Resources , Ressources Québec et Maurel & Prom) a investi entre 7 et 8 millions $ pour effectuer 5 des 15 forages stratigraphiques prévus.
2015
(28 octobre 2015) Dans de nouvelles études rendues publiques par le gouvernement Couillard, il est révélé que le pétrole ne constituerait que 25 % du potentiel d'hydrocarbures dans l'île et que le reste serait du gaz naturel.
(11 décembre 2015) Le premier ministre du Québec Philippe Couillard affirme qu'il n'assistera pas au délabrement de l'île d'Anticosti par l'exploitation des hydrocarbures qui s'y trouveraient.
2016
2016 (3 juin 2016) Accusé par la compagnie Petrolia de ne pas remplir ses engagements, le Gouvernement libéral de Philippe Couillard affirme qu'il les a tous remplis en effectuant les forages exploratoires et qu'il ne s'était jamais engagé à exploiter cette ressource.
(15 juin 2016) Le Gouvernement du Québec autorise Pétrolia à procéder à des forages avec fracturation sur l'île.
2019
(25 octobre 2019) Le Gouvernement du Québec accepte le principe de la mise en place de mesures de protection sur le pourtour de l'île afin de préserver les sites fossilifères qui pourraient être reconnus au Patrimoine mondial de l'UNESCO ; une bande de protection (un kilomètre de la rive vers l'intérieur) soit, le minimum requis, devrait être mise en place par le Gouvernement du Québec
2021
(25 juin 2021) L'Union internationale pour la conservation de la nature fait part par lettre au Gouvernement de son inquiétude à la suite d'informations qui laissent entendre que des coupes forestières intensives seraient maintenues sur l'île même si le Gouvernement avait promis de protéger 90 % de l'île. La missive comprend l'avertissement suivant : «Nous tenons à rappeler au Gouvernement du Québec que les critère de l'Union internationale pour la conservation de la nature ne permettent pas, dans aucun cas et sous aucune considération, des activités industrielles, telles que les coupes à blanc forestières dans aucune des catégories d'aires protégées, peu importe leurs buts spécifiques». Le Gouvernement de la Coalition Avenir Québec-CAQ annonce son intention de mener sur l'île, un projet pilote qui lui permettra la mise en place sur l'île d'une Aire Protégée d'Utilisation Durable-APUD, une nouvelle catégorie créée par le gouvernement de la CAQ. Le Devoir site ce qui suit :
Selon le ministre de l'Environnement, Benoît Charrette, «ce projet vise notamment à déterminer quel type de foresterie pourra y être pratiqué, et ce, en collaboration avec le comité qui compte notamment Nature Québec, des représentants des communautés économique, municipale et gouvernementale de l'île.
(28 septembre 2021) la Sépaq-Anticosti fait l'acquisition de 75 % du territoire de l'île qui appartenait à Safari Anticosti, l'un de ses concurrents. Le territoire de chasse de la Sépac d'Anticosti s'étendra désormais sur 5 500 km2 ; les nouveaux territoires acquis par la Sépaq sont ceux de Chaloupe, Rivière-Bell, Aquila, Dauphiné Nord, Dauphiné Sud, Box et Lac-Renard ; Safari Anticosti poursuivra ses opérations dans les secteurs Saumon et Relais. (Journal de Montréal, 29 septembre 2021, page 64)

  • Attraits :


Baie-Sainte-Claire ; petits cimetières plantés au bord de la mer, vieilles maisons de bois grisonnantes, couchers de soleil.Caverne de la rivière à la Patate ; galeries de 625 m de longueur découverte en 1981.
Cheptel de 100 000 cerfs de Virginie.
Chute et canyon de la rivière Vauréal ; dénivellation de 70 m.
Épave du dragueur de mines M.V. Wilcox ; échoué depuis juin 1954 sur la côte nord, à proximité de la pointe Carleton.
Fondations du château Menier (1904) ; à Port-Menier.
Parc national d'Anticosti ; superficie de 571 km2, le parc occupe un quinzième de l'île en son centre à environ 100 km de la localité d'entrée Port-Menier ; l'île est 17 fois plus grande que l'île de Montréal ; les plus beaux sites de l'île y sont préservés : canyon de la rivière à saumons Vauréal et sa chute de 76 m, grotte à la Patate, la baie de la Tour, canyon de la rivière Observation, la rivière à saumons Jupiter et la rivière Chicotte ; la faune terrestre comprend un cheptel de 125 000 cerfs de Virginie, les renards roux, les castors et les orignaux ; la faune aviaire comprend 130 espèces d'oiseaux dont une colonie de pygargues à tête blanche, 5 espèces de bécasseaux, une quinzaine d'espèces de canards et des oiseaux marins ; la faune maritime comprend les phoques gris, les phoques communs et les baleines.
Phare de la Pointe Carleton (1918).
Rivières à saumons et à truites de mer.

  • Services -


Aéroport provincial de Port-Menier.
Auberge MacDonald.
Auberge Chicotte-la-Mer.
Caboteur Nordik Express desservant Rimouski, Sept-Îles, Port-Menier (L'Île-d'Anticosti), Havre-Saint-Pierre, Baie-Johan-Beetz, Kegaska, Natashquan, La Romaine, Harrington-Harbour, Tête-à-la-Baleine, La Tabatière, Saint-Augustin, Vieux-Fort et Blanc-Sablon.
Centrale thermique diesel de 2,1 MW.
Trente-six pavillons de chasse gérés par la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ).

  • Toponymie -


Anticosti serait, selon certains, une déformation de natigôsteg, mot micmac signifiant «terre avancée» ; les Innus de la Côte-Nord l'appellent Natashkuan, Nataskwan ou Notiskuan qui signifie «endroit où l'on chasse l'ours» ;
Anticosti serait, selon d'autres, un mot composé donné à l'île par les pêcheurs basques espagnols et formé de ante signifiant «avant», et de costa signifiant «côte», le tout signifiant «avant la côte» ou «ce n'est pas encore la terre ferme».
Gamache rappelle Louis-Olivier Gamache un racleur de lune (moonraker) qui hantait L'île-d'Anticosti et qu'on appelait en français le sorcier d'Anticosti.
Port-Menier rappelle le souvenir du chocolatier français, Henri-Émile-Anatole Menier, qui acheta l'île en 1895.

  • Repères géographiques -


Couvre l'île d'Anticosti dans le golfe du Saint-Laurent, entre le détroit de Jacques-Cartier, au nord, et le détroit de Honguedo, au sud.
Diocèse de Baie-Comeau.
Division administrative seigneuriale de Québec-DASQ.
Municipalité régionale de comté de Minganie.
Région touristique de Duplessis (Côte-Nord).
Carte 17.

Carte 17 sur Google Maps


Références -

Voyages du r. p. Emmanuel Crespel dans le Canada et son naufrage en revenant en France (récit, France, 1742 ; réédité par les presses de l'UQÀM en 2009).
Le Devoir, 6 août 2012, page A7
Forces (Automne 2012)
Histoire de la survivance acadienne ; 1755-1935 (Antoine Bernard, Les Clercs de Saint-Viateur, Montréal, 1935)
Noms et lieux du Québec (dictionnaire illustré, Les publications du Québec sous la direction d'Henri Dorion, 1994)

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